Fragilité et résistance sont les thèmes de la 16e Biennale d’Art contemporain de Lyon imaginée par sa directrice artistique, Isabelle Bertolotti, et les deux commissaires invités, Sam Bardaouil et Till Fellrath.
Après une édition 2021 annulée en raison de la pandémie, Manifesto of fragility, la 16e Biennale d’Art contemporain, invite plus de 80 artistes contemporains originaires de 39 pays qui, à travers des pratiques artistiques très diverses, témoignent de la fragilité du monde mais aussi de leur propre vulnérabilité en tant que créateurs.
C’est la fragilité du corps qui est apparue en premier pour les deux commissaires lorsqu’ils ont commencé à travailler sur la Biennale “qu’il soit racisé, genré, colonisé ou surexploité, le corps, disent-ils, est le premier des nombreux lieux où les conflits font rage et se dénouent, où la maladie empire et se soigne et où la vie, dans toute sa complexité, débute et s’achève”.
Puis d’autres fragilités sont venues comme des évidences, l’instabilité géographique, la crise climatique, les incertitudes sur l’avenir de la planète et de l’humanité… Ainsi, la Biennale s’annonce riche en découvertes d’artistes, se transformant dans cette mise en commun des fragilités en un lieu de résistances salvatrices, de dialogues et d’attention à l’autre.
Un ancrage local
Cette édition s’inspire également de l’histoire multiséculaire de Lyon, mettant en exergue les moments qui ont marqué son histoire, de la glorieuse colonie romaine de Lugdunum aux premiers films des frères Lumière, de Napoléon en exil prononçant cette déclaration d’amour : “J’aime fort les Lyonnais, ils me le rendent bien” jusqu’à Louise Brunet, une fileuse de soie ayant rejoint la révolte des canuts en 1834 à Lyon dont le parcours tumultueux s’est achevé dans les usines de soie lyonnaise du Mont-Liban.
Des œuvres anciennes, révélant des récits de fragilité et de résistance, sont mises en regard avec celles réalisées par les artistes invités de la Biennale.
À ce titre, le musée des Beaux-Arts de Lyon présente l’exposition Les nombreuses vies et morts de Louise Brunet – une manière de découvrir le destin de cette résistante – qui rassemble des centaines d’œuvres et objets couvrant deux millénaires d’histoire, prêtés par plusieurs collections de Lyon et de l’étranger. Révélant des récits de fragilité et de résistance, elles sont mises en regard avec celles réalisées par les artistes invités de la Biennale.
Un focus sur Beyrouth
Présenté au musée d’Art contemporain de Lyon, Beyrouth et les Golden Sixties retrace avec 230 œuvres d’art de 34 artistes et 300 documents d’archives provenant de plus de 40 collections privées l’histoire pluriculturelle de Beyrouth, ville au centre d’un incroyable déploiement moderniste dans les années 60.
Elle démontre le passage de la flamboyance à la disparition de la scène artistique dans un pays déstabilisé par des conflits externes, la guerre civile, l’explosion du port et des institutions politiques corrompues.
Un déploiement sur l’ensemble de la métropole et la région
Cette année, la Biennale s’étend au-delà de ses sites habituels, sur l’ensemble de la métropole de Lyon et sur le territoire régional avec de nombreuses œuvres créées spécialement, tenant compte de l’architecture des lieux investis, avec également plusieurs installations immersives de très grand format.
On rappelle cependant les lieux officiels : les anciennes usines Fagor, le musée Guimet (rouvert pour l’occasion), le musée de Fourvière, le musée d’histoire de Lyon - Gadagne, Lugdunum - Musée et théâtres romains, le parking automobile de la place de la République, le parc de la Tête-d’Or, l’URDLA et l’institut d’Art contemporain de Villeurbanne qui accueille une plateforme dédiée à la jeune création internationale.
Manifesto of fragility – Du 14 septembre au 31 décembre – Lyon, métropole et région. Programme complet : www.labiennaledelyon.com
tres "in" mais pas accesible aux commun des mortels
j'utiliserai mieux mes sous et mon temps que d'aller à la biennale