Biennale de la Danse 2008 : le guide des spectacles

En toute subjectivité, nous vous proposons une sélection, faite de ce que nous aimons et de ce que nous avons envie de découvrir...

> Entre classique et modernité, Retour en Avant de Michel Hallet Eghayan, une des plus belles pièces des années 80 au moment de l'explosion de la danse en France et qui ouvre la Biennale.

> La Companhia Urbana de Dança, enthousiasmante avec sa belle énergie urbaine et foisonnante, mieux canalisée cette fois-ci par les chorégraphes Mourad Merzouki et Sonia Destri.

> Dominique Bagouet, parce que c'est un des plus grands chorégraphes français du 20ème siècle, dansé de surcroît, par le superbe Ballet de Lorraine.

> L'Espagnole Olga de Sotto, indiscutablement ! Par le biais du documentaire, elle va à l'écoute des spectateurs qui ont vu, le 25 juin 1946 au Théâtre des Champs Elysées, Le Jeune homme et la mort de Roland Petit. Un formidable travail sur la mémoire, sa trahison, sa recomposition et que l'on peut relier à celui de Jérôme Bel (à l'Opéra de Lyon) qui lui aussi interroge la perception et l'imaginaire du spectateur.

> Danseur et chorégraphe inclassable, Abou Lagraa qui n'a de cesse de puiser dans la mémoire de ses origines algériennes, la sensualité de la vie, revient avec un duo pour nous parler du plaisir du couple.

> Suzanne Linke qui, aux côtés de Pina Bausch, nous a fait aimer dans les années 80, la folie de la danse allemande. Elle recrée un solo qui évoquait avec violence, une enfance malade, impuissante à communiquer, en le transmettant à trois danseuses, témoins tour à tour, de la souffrance et de la transformation du corps qui trouvera sa liberté.

> Les Kubilaï Khan Investigations, dirigés par Frank Micheletti - ex-danseur de chez Montet et Nadj - et dont on sent les influences sur la manière, très charnelle et abrupte, qu'ont leurs corps de se mettre en contact ou de se lâcher dans l'espace. Ils viennent à Lyon pour la première fois !

> C'est au cœur d'un solo/installation plastique/vidéo et au travers du voyage que Rachid Ouramdame nous parle de son père algérien parti combattre pour la France au Viêt-nam. Il transforme un point de vue personnel, en questionnements sur la mémoire collective et nos identités. Ce danseur est d'une grande puissance scénique !

> Impossible de rater Anne Teresa de Keersmaeker, figure majeure de la danse belge qui présente six brèves chorégraphiques sur des musiques de Debussy, Benjamin et Stravinsky. C'est l'occasion de rappeler la recherche de haut vol qu'elle mène depuis les années 80, sur le lien de la musique - contemporaine ou non - avec le mouvement.

> L'indispensable et engagée Maguy Marin avec une pièce, prolongement de sa réflexion obsessionnelle sur le comment vivre ensemble avec nos individualités, nos ressemblances et nos codes sociaux.

> Serge Aimé Coulibaly (Burkina Faso) qui regarde l'évolution de la jeunesse africaine au travers des prises de position de ses pères comme Mandela ou Lumumba. Ce chorégraphe est un mélange de générosité, de joie et de gravité !

> Le parcours pourrait s'achever par la découverte de Wen Hui, chorégraphe chinoise, issue d'une émergence artistique pluridisciplinaire, présentant un duo sur le collectif (ou la révolution culturelle) qui a tué l'individu et l'intime... avec des corps faits de cette mémoire politique, à la recherche d'un souffle, dans la création !

Sélection réalisée par Martine Pullara

Réservation Biennale de la Danse.
Tél 04 72 26 38 01.
www.biennale-de-lyon.org/danse2008/fran/

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