Présenté à la Biennale de la danse, Exit Above – After the tempest d’Anne Teresa de Keersmaeker résonne, entre blues, pop et électro, des fureurs de la jeunesse !
Sur scène : le danseur et musicien brésilien Carlos Garbin et quatre guitares, la chanteuse et compositrice flamande d’origine éthiopienne Meskerem Mees et onze interprètes, jeunes, tous à P.A.R.T.S., école de danse créée à Bruxelles par la chorégraphe.
Originaires du monde entier (Brésil, Royaume Uni, Serbie, France, Chili, Hongrie, Costa Rica, Belgique), avec des parcours incroyables (certains dansent avec Jan Martens, Boris Charmatz, Alexander Vantournhout…), ils constituent une troupe unique révélant des corps non formatés, pétris de rencontres.
Au sol, comme sur un terrain de basket, des figures géométriques de toutes les couleurs sont dessinées.
La révolte et à l’espoir
Elles se mêlent, s’entrecroisent ou s’éloignent et préfigurent la danse. Dans Exit Above – After the tempest (Sortie ci-dessus - Après la tempête), Anne Teresa de Keersmaekers’inspire de Walking Blues, chanson du célèbre bluesman afro-américain Robert Johnson, pour remonter le courant de la pop occidentale dont le blues, musique issue des chants d’esclaves, est en grande partie à l’origine.
Elle revient ainsi à la marche, point de départ de la contestation mais aussi de danses multiples à venir.
La pièce s’ouvre sur une tempête qui, tout en évoquant l’effondrement d’un monde et ses désastres écologiques, offre la place à la révolte et à l’espoir, les danseurs s’emparant des deux à la fois. Ils sont pulsions, soulèvements, rage, secousses, se rallient aux riffs de la guitare, prônent le silence ou explosent sur la musique électro.
Ils viennent nous chercher : Lets go for a walk ! L’écriture allie couches de musiques et de danses, provoquant des rebonds ou des fusions de mouvements entre les danseurs, allant jusqu’aux rassemblements qui se transforment en forces de résistance.
Une fulgurante modernité
Si l’on est bluffé par le solo en break de Solal Mariotte lors de la tempête, on l’est tout autant de voir comment chaque interprète porte dans un même corps des traces de danses (classique, contemporaine, hip-hop, indienne, soufie, rap…) qui amplifient la vision d’une fresque chorégraphique, complexe, mais d’une fulgurante modernité où la danse ne cesse de se réinventer.
Longtemps après, résonne en nous la voix blues de Meskerem Mees. Elle est ce fil doux qui déploie un espace infini rempli de douleurs et de lueurs vibrantes !
Exit Above – After the tempest - Anne Teresa de Keersmaeker – Du 20 au 22 septembre,à l’opéra de Lyon