30 ans ! La biennale de théâtre pour les jeunes publics est arrivée à l'âge adulte, mais continue à s'interroger sur son avenir. Pour cette édition anniversaire, la réduction des crédits de l'Etat de 25% entraîne en effet "une réduction de façon drastique de la voilure et la suppression du volet théâtre de rue" explique son directeur-fondateur, Maurice Yendt. Mais la fête du théâtre devrait rester belle, et les bambins en prendre plein les mirettes. Pour l'édition 2007, la biennale a décidé de mettre en avant la parole des metteurs en scène : "nous avons demandé à une vingtaine de metteurs en scène que nous aimons de fêter ce 30e anniversaire, dont Alessandro Libertini, ce magistral florentin" explique Michel Dieuaide, co-directeur de l'événement. Les habitués de la biennale retrouveront donc des metteurs en scène bien connus des planches lyonnaises, comme le portugais José Caldas ou la villeurbannaise Danièle Rétif, autour de deux grandes questions principales, essentielles pour les petits comme les grands : l'amour et la naissance du monde.
Avec Cliffhanger ! ("suspense" en français, mais rien à voir avec le film avec Stallone !) par la compagnie anglaise Bash Street Theatre company, il s'agit d'un amour sans parole, pastiche de film muet burlesque. Avec Grande finale des danois de Batida, c'est une noce catastrophique, l'amour qui tourne mal. Avec Princesses par la compagnie Cœur d'artichaut, c'est l'amour obligatoire puisque la pièce met en scène deux vieilles filles à qui un père somme de trouver un prince charmant... Dans "Une histoire amoureuse du théâtre" créé pour cette biennale, Maurice Yendt tentera de "tisser dans une dentelle la plus fine possible l'histoire du théâtre et une histoire d'amour". Quant à l'autre création de la biennale, assurée par Michel Dieuaide, c'est une nouvelle production lyrique, Jérémy Fisher, histoire d'un amour parental, fable sur la différence et le handicap. Enfin, Noir sur blanc des turinois de Onda Teatro, relate comment une rencontre amoureuse, un flash, redonne le goût de l'écriture. Ecriture toujours avec Le monde, point à la ligne de Philippe Dorin mis en scène par Sylviane Fortuny, qui révèle comment l'écriture fait naître le monde dans un décor impressionnant constitué de 220 feuilles de papier.
Toujours sur le thème de la naissance du monde, deux autres pièces, D'entrée de jeu et Cailloux de Pierre Blaise, soulignent comment le monde naît à travers les formes qu'on invente. Avec quinze spectacles venus d'horizons divers, la biennale offre un appréciable petit panorama des formes actuelles du théâtre international pour enfants et adolescents.
Biennale du théâtre Jeunes Publics, du 6 au 15 juin dans diverses salles de l'agglomération. 04 72 77 02 35. www.biennale-tja.fr