Hip-hop – Pour son grand retour à Lyon, la compagnie de Christine Coudun dénonce une société sécuritaire où le hip-hop, danse de résistance, recouvre son sens originel. À ne pas rater !
C'est à Mourad Merzouki que l'on doit la présence, rare, de Black Blanc Beur, la compagnie pionnière du hip-hop en France, ce samedi à Bron. Dans le cadre du festival Karavel, elle présente sa dernière création : Chroniques du périmètre. L’idée de départ était de travailler sur la mémoire, les valeurs et l’histoire du hip-hop, à l’occasion du 20e anniversaire (en avril 2010) du Bühne im Hof, un lieu de programmation autrichien. En 2011, la transformation française de cette pièce n’est pas vraiment à la fête. La violence et les conflits de notre quotidien amènent la chorégraphe Christine Coudun à proposer une chronique traitant d’une société sécuritaire où nous sommes tous sous haute surveillance, dans les espaces publics comme privés.
“Dans le milieu populaire, dit la chorégraphe, il n’est pas rare, pour ceux qui veulent sortir du cercle vicieux du chômage et de la délinquance, de s’enrôler comme gardiens de biens et propriétés. De nombreux danseurs sans emploi ont eu et ont encore recours à ce type d’emplois qui, requérant une apparence et un comportement dissuasifs, ne réclament pas une formation importante. Ce spectacle nous plonge dans une société vigilante, inspectée, mais où rien n’entame la résistance des danseurs. Face aux obstacles jaillissent toujours une malice ou un détournement, des inventions pour se trouver et se retrouver.” Christine Coudun aborde un sujet politique en portant dessus un regard sombre et interrogatif, mais sans oublier de le traiter avec l’humour et l’énergie d’une danse à toute épreuve, histoire de transformer un terrain miné en terrain de jeu.
Samedi 10 décembre, à 20h30, Espace Albert-Camus, Bron.