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Bob Dylan, Nobel au balcon

Auréolé de son prix Nobel et chargé d’un album, Rough and Rowdy Ways, sacrément prometteur pour une légende de 82 ans revenue de tout, Bob Dylan repasse à Lyon pour deux concerts très attendus. Quel Dylan sera sur scène ces deux soirs ? En tout cas pas le même, c’est certain.

Un concert de Bob Dylan, c’est toujours un peu un événement – on parle d’un des géants de l’histoire de la musique moderne, à l’aura jamais ternie ou presque. C’est toujours un peu aussi une surprise, un genre de loterie. N’ayant pas livré deux concerts jumeaux depuis ses débuts ni joué deux fois la même version d’une de ses chansons, iconiques ou plus méconnues, peu importe, le Bob Dylan qu’on tire à ce bingo musical n’est lui non plus jamais égal. Autrement dit, on peut tomber sur un bon jour, un grand cru, ou un Zim fatigué, pas motivé, et une prestation fort décevante (pour le dire poliment).

Ainsi se souvient-on d’une de ses dernières apparitions lyonnaises à la halle Tony-Garnier, en juin 2010, où le meilleur passage du concert fut d’apprendre que son bassiste avait pour nom… Tony Garnier. Et le meilleur résumé de la chose, une de ses saillies dont le photographe rock Richard Bellia a le secret, énoncé à peu près comme ça sur les réseaux sociaux : “L’impression de m’être fait engueuler pendant deux heures par un prof de japonais.” On ajoutera qu’il fallait bien deux à trois minutes pour reconnaître des tubes aussi emblématiques que Like a Rolling Stone. Mais bon, sur scène, il y avait quand même Bob Dylan. Et dans la salle, des septuagénaires qui brandissaient le poing comme aux premiers jours.

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