Comme la littérature et la musique, la peinture a toujours accompagné le travail de Carlson. Sa première rencontre avec l’œuvre de Mark Rothko fut un choc, une plongée dans la plénitude de l’instant présent. “Pour Rothko, dit-elle, la peinture n’était pas simplement l’exécution de formes ou l’application de couleurs, mais davantage un moyen de communiquer les émotions essentielles de l’homme et l’expérience mystique, qui est par nature transcendante ; ses dernières œuvres sous forme de rectangles constituaient une nouvelle manière de voir les esprits, de toucher le visiteur à travers une spiritualité plus élevée.”
C’est durant l’été 2011 que la chorégraphe commence son Dialogue with Rothko, en écrivant des poèmes inspirés de ses œuvres, dont celui sur le tableau Black, Red over Black on Red, peint en 1964, qu’elle utilise pour créer ce solo. Elle sera accompagnée sur scène du violoncelliste Jean-Paul Dessy, qui a composé une partition mêlée de violoncelle et de musique électronique.
Jouant sur l’épure et l’exigence du geste, vêtue de noir et de rouge, la chorégraphe semble s’être fondue dans le tableau même pour faire ressurgir l’âme de l’artiste, réussissant à faire apparaître l’invisible.
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Dialogue with Rothko, de et avec Carolyn Carlson. Samedi 5 octobre, à 20h30, à la Maison de la danse (8 av. Jean-Mermoz, Lyon 8e).
Dans le cadre de la semaine spéciale consacrée à la chorégraphe (lire ici).