Deneuve
©Mathilde Régis

Catherine Deneuve à Lyon : "Plus française que parisienne"

Pendant un peu plus d'une heure, la grande Catherine Deneuve s'est livrée, devant un public conquis, à l'exercice de la Masterclass au Théâtre des Célestins.

"La notion de mérite, cela reste très arbitraire". Catherine Deneuve est restée, comme à son habitude, très modeste sur sa carrière et sur son talent, sous les acclamations du public présent au Théâtre des Célestins. Quelques heures avant de se voir remettre le prix Lumière, l'actrice répondait aux questions du directeur du Festival Lumière, Thierry Frémaux et du réalisateur Bertrand Tavernier, mais aussi à celles de l'audience. Un moment de confidences où les anecdotes sur les tournages et les personnalités des metteurs en scène s'enchaînent. L'immense Catherine Deneuve raconte ainsi comment elle est entrée en contact avec le réalisateur Lars Von Trier et sa collaboration avec la chanteuse islandaise Björk dans le film "Dancer in the Dark". "À priori, ce que je veux, c'est m'abandonner -au travail du metteur en scène ndrl-, mais ça ne m'empêche pas de rester critique", estime celle qui refuse le titre d'auteur et défend celui d'interprète.

"Il me serait difficile de vivre ailleurs qu'en France"

"Et pourquoi pas une carrière internationale, aux USA ?" interroge Thierry Frémaux alors que la discussion se poursuit sur les deux films américains dans lesquels elle a tourné. L'occasion ne se serait pas présentée, explique Catherine Deneuve, qui enchaîne sur des considérations plus personnels et son rapport avec le monde de la mode : "Je ne suis pas la parisienne, comme on pourrait le penser, mais je suis très française. Je me sens plus française que parisienne et il me serait difficile de vivre ailleurs qu'en France", confesse-t-elle. De la relation avec sa sœur, Françoise Dorléac, également actrice, à l'ambiance et au public du festival de Cannes, Catherine Deneuve raconte également avec sincérité et pudeur le début de sa carrière, malgré son impression que "les gens savent déjà tout".

De l'humour oui, mais pas de narcissisme

L'actrice n'hésite pas non plus à faire preuve d'humour sur la thématique des réseaux sociaux et de l'époque selfie dans laquelle elle ne se reconnaît pas. "Sur les selfies, je ne vais pas me mettre à hurler, mais si on me demande, je dis toujours non. Sur les réseaux sociaux, je pourrais faire des gaffes, comme tout le monde, mais je ne suis pas provocatrice" explique-t-elle. "Vous n'êtes pas Trump quoi..." traduit Thierry Frémaux. "À part la mèche" enchaîne Catherine Deneuve en souriant. L'actrice répond aux questions sur ses goûts, ses regrets et sa manière de travailler, face à un public particulièrement attentif. C'est toujours avec modestie qu'elle aborde ses engagements pour des causes -droit à l'avortement notamment- et pas pour des personnalités politiques. "Je ne suis pas une femme engagée, mais à certains moments, j'ai eu le sentiment qu'il fallait le faire". C'est sous un tonnerre d'applaudissement que Catherine Deneuve a quitté la salle après un peu plus d'une heure d'entretien. Le public, quant à lui, aurait bien continué quelques instants à partager une discussion avec celle qui représente un véritable monument de la culture cinématographique française.

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