Chabat, pour dire je t'aime

Accompagnés de l'acteur producteur Alain Chabat, c'est en toute simplicité qu'ils ont tous trois répondu aux questions des journalistes. Toujours à l'affût d'une bonne plaisanterie, le trio espère bien, en terme d'entrées, faire "un tout petit peu plus que Bienvenue chez les Ch'tis".

Lyon Capitale : D'où vous vient cette fascination pour le monde de l'entreprise?
Nicolas & Bruno : Ça nous suit depuis longtemps, on adore ce contexte. On dit souvent qu'on laisse sa vie à la maison quand on va au travail, mais on constate qu'il n'en est rien. On y passe 70% de son temps éveillé et c'est un lieu où il y a à la fois de la joie, de la tristesse, de l'absurde, de l'obsession, du concret... C'est très riche pour une comédie. Qu'on essaie d'être un winner ou de passer inaperçu comme le fait Jean-Christian Ranu, il y a des codes qu'on essaie de respecter. Lui est malheureusement resté bloqué en 1982. Il avait alors trouvé son style. Ces costumes étaient de la même couleur que les murs. Mais malheureusement le monde et la peinture des murs ont changé...

Alain Chabat, qu'est ce que ça fait d'apparaître si peu à l'écran tout en étant omniprésent ?
Alain Chabat : On économise du temps de maquillage, de coiffure et d'habillage. C'est quand même de précieuses minutes pour un garçon comme moi qui a un peu du mal avec le matin (rires). Je pensais au début que ça allait être quelque chose comme du doublage. Finalement, j'ai joué avec Daniel. Il portait une oreillette et j'étais dans une petite tente bien isolée, avec un casque, un micro et un écran. Je jouais avec lui à distance, j'étais vraiment dans sa tête.
On retrouve tout au long du film l'humour des Nuls...
Nicolas : On s'est rencontré avec Bruno en 1986. On s'échangeait des cassettes VHS de comédies comme Pour 100 briques t'as plus rien ou Clara et les chics types. On est très fan du Daniel Auteuil du début des années 80. C'était aussi l'année d'Objectif : nul. Il y a donc des affinités. Ce n'est pas un hasard si on fonctionne bien avec Alain. Il y a du répondant. On a de la chance d'avoir un producteur avec lequel on a pu échanger sur le fond et la forme du film.

Un peu nostalgique des années 80 ?
Nicolas & Bruno : Sur les années 80, on n'est pas dans la nostalgie tendresse Capitaine Flam et compagnie. Ce n'est pas non plus de la cruauté. C'est au service de l'histoire, d'un personnage. Nous, on aime bien être sur le fil. Entre le premier et le second degré. Après, on se perd là dedans. On ne sait plus si on aime ou si on déteste. On veut juste que nos personnages ne soient pas ridicules. On a beaucoup de respect pour eux. Ils ont une vie avant, une vie après...

Justement, que va devenir Gilles Gabriel ? Une tournée des campings peut-être cet été ?
Alain Chabat : Non, sauf post mortem. Gilles Gabriel décède corporellement le 18 juin (avec la sortie du film). On pourra, éventuellement, faire des hommages...

Des projets pour l'avenir ?
Nicolas & Bruno : On est passionné de Bollywood. On va souvent à Bombay, on est fan. On a même été figurant sur un film. On adore ce cinéma populaire, coloré. Ça sera un film tourné là bas avec des comédiens indiens et français. Un vrai spectacle avec des clips transcontinentaux ! On est content parce qu'on a trouvé un super producteur (rires)...
Alain Chabat : Moi, en tant que producteur, j'ai un projet de film indien avec des acteurs français. Tourné sur place (rires). C'est très excitant et très drôle. On a commencé à lancer des pistes et à parler avec des gens de là bas. Quand on leur demande combien ça coûte, on nous a répondu plusieurs fois "ben, combien vous avez ?" Ben, combien je veux mettre ? Zéro !

En tant que producteur et réalisateur du second Astérix au cinéma, qu'avez-vous pensé du troisième volet réalisé par Thomas Langmann et Frédéric Forestier ?
Alain Chabat : Je suis vraiment la dernière personne qui doit donner son avis sur Astérix. Si je dis que j'ai adoré ! Vous allez dire : woua l'autre, il a adoré... Si je dis que j'ai détesté ! Vous allez dire : woua l'autre, il a détesté ! Et si je dis que je m'en fous ! Vous allez dire : il est tellement au-dessus de ça... Quelle que soit la réponse, elle est pourrie.

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