La compagnie brésilienne Mimulus est enfin de retour à la Maison de la danse. Lors de son dernier passage, il faisait chaud, très chaud sur scène et dans la salle. Depuis, rien n’a changé !
Jomar Mesquita le chorégraphe de la compagnie, est un passionné de danses latines, de leurs différents styles et rythmes tout comme il aime le swing, le rock, le classique et le théâtre. Dolores, sa dernière création, s’inspire des films du cinéaste Pedro Almodovar et illustre à merveille toutes ces influences qui aboutissent à un langage chorégraphique novateur, maniant haute technicité, délicatesse et extrême sensualité. En l’occurrence, sur ce spectacle, on pourra aussi parler de sexualité tant dans la suggestion des gestes et des corps que sur les rapports hommes/femmes instaurés sur scène. Ce qui frappe encore et toujours chez Mesquita, c’est l’extraordinaire modernité de la forme de ses spectacles, cette façon qu’il a de nous faire croire qu’on est dans la vraie vie. Et dans cet univers de séduction, de machos, de tragique ou de provocation, la marque Almodovar colle à la peau des danseurs.
Duos langoureux, femmes virevoltant tel dans un rêve, corps féminins suspendus aux bassins des hommes, accros furtifs et rapides des pieds et des jambes, lâchers soudains de têtes qui s’abandonnent, corps qui ondulent ou torses qui tracent l’espace autour de ce pilier qu’est l’amour. Le tango est sublimé par la fluidité des danseurs, et qu’ils soient hommes ou femmes, ils ne cessent de nous embarquer dans un flot d’émotions. La femme de Mesquito est à l’image de celle du cinéaste, hystérique, passionnée, les cheveux flottants, hirsutes ou cachés dans une serviette de bain, vêtue d’une robe à fleurs ou d’un tissu rouge à l’effigie de l’Espagne, rappelant aussi la cape du toréador mené par l’envie de vaincre. Mais l’amour se glisse aussi dans un duo d’hommes tout en portés et enroulés, exhibé par des gestes crus ou d’une extrême douceur. Le chorégraphe et ses superbes danseurs n’oublient pas pour autant l’humour, la légèreté sur des musiques de jazz, dansant par moment en baskets avec la même finesse et dextérité que sur les talons. Mimulus on aime, on en raffole, c’est de la belle danse, intelligente et qui fait vibrer. Que demander de plus ?
Dolores de Jomar Mesquita,
du 26 janvier au 5 février à la Maison de la danse.
www.maisondeladanse.com
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Une semaine aux rythmes brésiliens
A l’occasion de la venue de la Cie Mimulus, la Maison de la danse nous propose de vivre une semaine sous le signe de la culture brésilienne. De belles rencontres en perspectives !
Découvrir un peu mieux le Brésil et sa culture, il n’y a rien de mieux pour réveiller un moral en berne au cœur de cet hiver froid et en manque de soleil. Outre le fait que vous pourrez discuter avec le chorégraphe Jomar Mesquita et ses danseurs, le 2 février après le spectacle, vous allez pouvoir danser avec eux et vous initier, au travers d’ateliers, aux différents styles de danses brésiliennes. Un atelier capoeira sera également animé par Gaelle Barbosa Dos Santos, tandis que des lectures d’auteurs brésiliens seront l’occasion d’appréhender la richesse de ce pays par sa littérature. Maria Conceiçao Ferreira, maître de conférence, propose une réflexion très intéressante sur le rapport au corps dans la danse et dans la société brésilienne.
Côté concerts
Le groupe Trio de Côco sera présent avec de la samba et le Cesar Allan Trio avec un répertoire qui rend hommage à la Bossa Nova. Côté cinéma, on pourra voir ou revoir Parle avec elle, un film d’Almodovar mais surtout découvrir un documentaire intitulé La révolution tropicaliste et qui retrace l’histoire de ce mouvement musical subversif ayant émergé au Brésil en 1968. Alors qu’une exposition du photographe Luca Barreto mettra à l’honneur "La Brancadeira", une manifestation populaire du Nordeste du Brésil, la fête ne sera pas en reste. D’abord avec un spectacle de l’association Batucanova qui nous replongera dans le répertoire musical faisant tout le succès des carnavals brésiliens, puis avec le clou de cette semaine, un bal chorégraphié par le Cie Mimulus et les élèves de l’école Saudade do Brasil dont on se doute qu’il sera pétri de sensualité, d’énergie et de chaleur brésiliennes !
Semaine brésilienne, du 26 janvier au 5 février.
Renseignements et réservations : www.maisondeladanse.com