Après une longue fermeture, le CNP Terreaux rouvre ses portes ce mercredi 23 mars. Il complétera l'offre de cinéma indépendant de l'Insitut Lumière qui détient aussi La Fourmi et le CNP Bellecour. Leslie Pichot, responsable communication de l'Institut Lumiere à répondu à nos questions.
Lyon Capitale : Le CNP Terreaux va ouvrir le 23 mars, quel sera l'orientation du cinéma en terme de programmation ?
Leslie Pichot : De l’art essai en sortie nationale. Cela rendra le Bellecour plus pointu et laissera à la Fourmi sa vocation de salle de reprises. Deux salles qui marchent déjà très bien. Des films qui ne sortaient plus à Lyon retrouvent des écrans. En moins de six mois, trois salles d’art et essai renaissent dans le centre d’une grande ville européenne. Nous l'avons rendu possible et sommes très fiers de ça.
Qu’est-ce qui va changer au CNP Terreaux en terme de place et de nombre de salles ?
Nous avons entièrement réhabilité les 4 salles historiques du cinéma, respectivement 113 - 40 - 43 - 59 fauteuils soit 255 fauteuils au total. Les 4 salles du CNP Terreaux seront ainsi et désormais accessibles aux personnes à mobilité réduite. Les salles sont superbes, dans les technologies les plus actuelles.
Le triptyque La Fourmi, CNP Bellecour et CNP Terreaux va-t-il être organisé de façon complémentaire ?
Tout à fait. Les trois cinémas seront complémentaires par la programmation et la circulation des films. Martin Bidou, qui est le programmateur, aura plus d’aisance pour travailler avec les distributeurs et faire circuler les films. La complémentarité se fera aussi avec le Comœdia et le Pathé Bellecour, et même UGC Confluence.
N'avez-vous pas peur de créer une sorte de "guerre" des cinémas indépendants avec le Comoedia qui a aussi des volontés de grandir ?
Pas du tout. Ce serait partir du principe qu'une guerre existait déjà entre ces salles puisque les CNP sont là depuis 30 ans. Nous avons simplement oeuvré à ce qu'elles ne ferment pas. Les CNP Bellecour et Terreaux permettront à des films et à des cinéastes de revenir à Lyon et permettront aux distributeurs de sortir des films qui ne sortaient plus à Lyon faute d’écrans. Et d’en faire durer l’exploitation, ce qui n’est pas un mince combat.
Le Comoedia a exprimé son indignation, pour la forme, car ils ouvriront de nouvelles salles. Nous avons sauvé ces salles pour le public et les professionnels, pour redonner au centre de Lyon un réseau digne de ce nom, je ne vois pas à qui cela poserait problème. En Europe les salles de centre-ville disparaissent partout. Nous avons voulu aller contre ce fatalisme. Ce sont des risques financiers importants et une pratique inédite pour une cinémathèque.