Jacques Verzier et Ludmilla Dabo dans Woman of the year © Christophe Chaupin

Comédie musicale : "Woman of the year", spectacle de l’année ?

Le duo bien connu des amateurs de théâtre musical, constitué de Gérard Lecointe et Jean Lacornerie, se reforme pour proposer une version moderne de Woman of the year, une comédie musicale américaine qui rafla quatre Tony Awards en 1981.

Le seul fait de répéter deux fois le nom de la plus célèbre ville des États-Unis, New York, fait automatiquement ressurgir de notre mémoire la chanson interprétée par Liza Minnelli, dans le film de Martin Scorsese. Elle fut écrite tout spécialement par le compositeur John Kander et le parolier Fred Ebb. Un duo qui enchaîna les succès à Broadway (on leur doit notamment le tube planétaire, Cabaret).

Mais l’une de leurs plus grandes réussites est la comédie musicale qu’ils écrivirent en s’inspirant du long métrage réalisé par George Stevens en 1942. Dans lequel Katharine Hepburn incarne une journaliste vedette qui séduit un simple chroniqueur sportif, joué par Spencer Tracy, et finit par l’écraser de son succès.

Romance réactualisée

La romance est réactualisée dans les années 80 par Kander et Ebb. La “femme de l’année” de l’histoire s’appelle Tess Harding : une vedette de la télévision unanimement célébrée, qui fait de l’ombre à Sam, son dessinateur de presse de mari. Elle est brillante et déterminée, il est doué et dépressif. Comment vivre avec quelqu’un de plus puissant que vous ?

Dans le couple hétérosexuel, le pouvoir est-il du côté de l’homme ou de la femme ? Quel modèle imposer ? Voilà toutes les questions qui infusent dans cette comédie musicale, légère et romantique.

Des interrogations qui n’ont rien perdu de leur actualité. Ce qu’a parfaitement compris le duo formé par Gérard Lecointe à la direction musicale et Jean Lacornerie à la mise en scène.

Le futur ex-directeur du théâtre de la Renaissance (il laissera sa place en janvier 2024 à Hugo Frison), Gérard Lecointe, et l’ancien patron du théâtre de la Croix-Rousse, Jean Lacornerie, ont souvent uni leurs talents pour nous proposer des comédies musicales enlevées.

Dans ce répertoire, ils ont acquis une incontestable maîtrise, on leur doit notamment West Side Story (2011), Bells are ringing (2013), The Pajama Game (2019). Ils comptent proposer une version “à la française” de Woman of the year.

Avec une troupe d’acteurs-chanteurs-danseurs, dont certains sont aussi instrumentistes, et une incursion dans les images animées à travers l’univers du dessin de presse. Posant ainsi la question de la domination dans le couple, en inversant habilement les stéréotypes, en chanson et avec un tour de danse.

Autant d’excellentes raisons d’assister à cette nouvelle création du duo. D’autant plus que le rôle de l’homme sera incarné par le toujours excellent Jacques Verzier et celui de la femme par l’une des actrices les plus remarquées ces dernières années (prix de la meilleure comédienne du Syndicat de la critique 2020 pour Une Femme se déplace), Ludmilla Dabo.


Woman of the year – Du 29 novembre au 2 décembre au théâtre de la Renaissance (Oullins)

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