Voilà quelques années que le producteur pop électro Arandel exploite la dimension intemporelle de la musique de J.-S. Bach pour créer un objet singulier, actuel et poétique.
Certes l’idée n’est pas neuve. À la fin des années 60, la compositrice Wendy Carlos popularise le synthétiseur Moog en lui offrant une légitimité d’instrument à part entière via ses albums de reprises de Bach futuristes. “Si l’on peut jouer du Bach avec, c’est que c’est un vrai instrument.” Le message passe et le compositeur baroque en profite pour s’offrir une nouvelle jeunesse.
Jusqu’au milieu des années 80, d’autres exploitent le filon et l’album Bach for Computer de Carlos Futura, paru en 1979, est un des exemples les plus déjantés parmi les relectures électro-pop du cantor de Leipzig.
En 2020, c’est au tour du producteur lyonnais Arandel de reprendre le flambeau avec l’album InBach puis son successeur InBach vol. 2.
On y retrouve les réarrangements de Bach vintage à souhait à grand renfort de sonorités analogiques juteuses et nostalgiques. Mais Arandel propose également certaines relectures en forme de chansons pop planantes (avec ou sans Auto-Tune), n’hésitant pas à associer l’électronique à des instruments classiques.
C’est précisément cet exercice dialectique qui sera mis en œuvre dans le cadre de son concert à l’Amphi (Opéra Underground). Accompagné de l’artiste électro Flore, de la claviériste Émilie Dautricourt mais aussi du quatuor à cordes Emana, Arandel nous fera goûter à ses arrangements de Bach aux teintes à la fois actuelles et surannées : un Bach recolorisé à l’aune des années 2020.