Difficile également de ne pas verser dans le lyrique, quand ce jeune combo français qui croule depuis quelques temps déjà sous les éloges, transforme tout le public de Fourvière en une vague rythmique harmonieuse et ondulante. Rondement mené et coupé en saynettes très filmiques, le spectacle de Moriarty s'inspire de David Lynch, mais prend aussi au cinéma italien des éléments de décor et de drame. Rosemary, en tragique Laura Palmer, a déployé une voix à la fois cristalline et d'outre-tombe, tandis que les instrumentistes ont pleuré sa disparition avec l'énergie du désespoir. "Je suis amoureux", a lâché dans un soupir un spectateur, les yeux rivés sur le personnage principal du spectacle, robuste et élancée sur ses jambes, roulée dans une légère robe verte. Enchaînant ses tubes, Cottonflower mais surtout Jimmy, Moriarty s'est aussi fendu de son désormais traditionnel cadeau offert en concert, le cover d'Enjoy the silence de Depeche Mode, transformé en percutante berceuse. Claquant des doigts comme un seul homme, c'est en fait tout le public qui, hier soir, est tombé en émoi.
Dalya Daoud
Photo : Guillaume Perret
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