L’ensemble Correspondances © Molina Visuels

Concert de Noël : Le Charpentier de Noël

L’ensemble Correspondances, spécialiste en France de Marc Antoine Charpentier, est de retour à Lyon avec la Messe de minuit de son compositeur fétiche à quelques jours de Noël.

Année après année, le toujours jeune ensemble Correspondances s’impose comme l’un des fleurons français de l’interprétation de la musique baroque grâce à des choix méticuleux et un son bien à lui.

Loin de s’éparpiller en tentant de balayer le répertoire baroque de long en large, la petite bande emmenée par le chef Sébastien Daucé s’est appliquée, dès le commencement, à définir un champ d’action restreint au bénéfice d’un travail en profondeur. Quinze ans après ses premiers pas, c’est toujours la musique française, sacrée, du XVIIe siècle qui constitue son domaine de prédilection là où Marc Antoine Charpentier apparaît pour l’ensemble comme son compositeur totem.

Bien sûr, quelques escapades en terrain anglais ou allemand peuvent intervenir çà et là, mais on en revient toujours à Charpentier, comme pour se ressourcer “à la maison” avant un nouveau voyage.

C’est en partie grâce à cette approche méthodique que Correspondances s’est forgé un son à lui. Peu client des outrances, l’ensemble privilégie l’élégance et une approche analytique des œuvres qui confèrent à ses réalisations justesse et précision. Si certains lui préféreront des approches moins “chirurgicales” et plus délurées, l’excellence est pourtant chaque fois de mise.

Chansons profanes pour Messe sacrée

À quelques jours de Noël, Correspondances nous revient avec la Messe de minuit (composée en 1694) qui demeure avec le Te Deum l’une des œuvres phares de Charpentier. Ses mouvements traditionnels (Kyrie, Christe eleison, Et incarnatus est, Sanctus…) sont bâtis sur les mélodies de chants de Noël populaires français que Charpentier détourne, stylise et harmonise librement. “Joseph est bien marié”, “Une jeune pucelle”, “Tous les bourgeois de Chastre” ou “Où s’en vont ces gais bergers” deviennent alors des mouvements de messe, chantés naturellement en latin, ce qui, malgré l’interdiction du concile de Trente qui proscrivait le matériel profane dans la musique religieuse, fut toléré du fait que la pratique s’inscrivait dans le long terme.

C’est à la tête d’un orchestre composé de flûtes douces, de cordes et en compagnie de son chœur et des solistes de Correspondances, que Sébastien Daucé nous fera revivre ce qu’aurait pu être une messe de Noël à Versailles ou dans une grande église parisienne à la fin du XVIIe siècle, intercalant çà et là d’autres pièces et motets de Charpentier ou de Sébastien de Brossard.

Noël baroque – Jeudi 21 décembre à 20 h à l’Auditorium

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