Bien que tous pourvus des mêmes touches blanches et noires actionnées par les doigts de l’interprète, la dynastie des instruments acoustiques à clavier a connu de nombreuses évolutions au cours du temps.
Il fut un temps où l’on jouait Bach, Mozart, Liszt ou Messiaen sur le même grand piano sans même questionner les proportions et la facture de l’instrument pour lequel le compositeur avait imaginé l’œuvre et la sonorité qu’il en attendait. On doit beaucoup à la révolution baroque et ses recherches organologiques, qui nous a éclairé sur les différents spécimens de clavecins, pianos-forte et pianos qui ont jalonné l’histoire. Car le piano-forte sur lequel composait Mozart était d’un type bien différent de celui de Chopin et même si rien n’oblige l’interprète à se plier à une quelconque règle, il semble pertinent d’en être informé.
C’est ici à un exercice assez rare – mais dont on appréciera le caractère didactique – que se livre Alexander Melnikov qui interprétera Bach (père et fils), Mozart, Mendelssohn, Chopin, Scriabine et Schnittke sur cinq instruments différents : un clavecin, trois pianos-forte et un piano moderne. Une occasion rêvée pour entendre, en situation, les différences de sonorité et de caractère entre ces instruments cousins.
Fantaisie pour cinq claviers – Lundi 30 septembre à 20 h à l’Auditorium – www.auditorium-lyon.com