À la toute fin des années 1980, un très jeune violoniste italien fait ses premières armes en tant que violon solo auprès de Jordi Savall ou Nikolaus Harnoncourt. Il fonde parallèlement, en 1987, l’ensemble Il Giardino Armonico : un pavé dans la mare de l’interprétation sur instruments baroques, caractérisé notamment par une approche très “rock’n’roll” des partitions de Vivaldi. Précision, véhémence, recherche de contrastes jusqu’à l’excentricité, le “prêtre roux” n’avait jamais sonné si contemporain ! En 1994, une version des Quatre Saisons parue chez Teldec défraie la chronique – hérésie, coup de génie ? Le disque se vend comme des petits pains.
Arias endiablées
Vingt ans plus tard, Enrico Onofri a sans doute gagné en sagesse (sans pour autant abandonner ses fougueux partis pris). Enchaînant les récitals aux quatre coins du monde, c’est à la tête de l’orchestre de l’Opéra de Lyon que cette fine gâchette nous fait l’honneur d’une visite.
Dirigeant du violon un programme consacré à Georg Friedrich Haendel, Onofri fera profiter l’excellent orchestre de l’Opéra de son expérience du répertoire du XVIIIe siècle, s’adjoignant pour l’occasion les services du contre-ténor Xavier Sabata, pour quelques arias parmi les plus virtuoses et endiablées du baroque tardif.
Amateurs de versions placides s’abstenir, un récital à conseiller à ceux qui se risquent à sortir les jours de tempête...