Le successeur de sir Neville Marriner est à Lyon pour le week-end. Au programme de ses deux concerts dirigés de l’archet, notamment l’Apothéose de la danse de Beethoven.
Certaines choses ne s’expliquent pas. C’est notamment le cas de la “jeunesse éternelle” du violoniste Joshua Bell, qui, à 50 ans (le maquillage aidant, certainement), a toujours l’allure de jeune prodige de ses débuts, il y a trente ans ! Un interprète hors du commun qui s’est souvent distingué de ses pairs par des “opérations” médiatiques qui ont contribué à sa popularité. C’est lui qui, le 12 janvier 2007, s’est prêté à une expérience menée par le Washington Post à une heure de pointe tôt le matin dans une station de métro de Washington. Au terme de 45 minutes de manche (et bien sûr sans que les passants aient reconnu la superstar), Joshua n’avait recueilli que quelques pièces de la part d’usagers indifférents loin de se douter que l’instrument dont il tirait les sons se mêlant au brouhaha ambiant était son fidèle Gibson Stradivarius de 1713, acheté quelques années auparavant quelque 3,5 millions de dollars… Eh oui ! Sorti d’un auditorium et éclairé aux simples néons du métro, tous les violonistes se valent à l’heure d’arriver à temps au travail. C’est également Joshua Bell qui enregistra la bande originale du film Le Violon rouge (oscar de la meilleure musique de film en 1999).
Au programme : Beethoven
Fort de ces coups d’éclat et aujourd’hui successeur de sir Neville Marriner à la direction d’orchestre de l’Academy of St. Martin in the Fields, le violoniste sillonne le monde, dirigeant – souvent de la pointe de l’archet – les orchestres d’ici et là. Le public lyonnais aura cette fin de semaine le plaisir de le voir interpréter (et diriger du premier violon solo comme cela se pratiquait jusqu’au XIXe siècle) le concerto pour violon en ré majeur de Beethoven op. 61, ainsi que la magnifique symphonie n° 7 en la majeur (op. 92) surnommée Apothéose de la danse, en compagnie de l’Orchestre national de Lyon, qui lui répondra certainement à l’archet et à l’œil…