Sommet du cool, invitation à la paresse, voyage dans le temps. Les Growlers ramènent un peu des 60s sur la scène de l’Épicerie ce jeudi.
Il doit y avoir quelque chose en Californie, ce pays de liberté, qui refuse de sortir tout à fait des années 1960. Parce que, déjà, c’est trop fatigant. Quelque chose dans l’air, ou dans la fumée qu’il contient, qui incite à paresser ou à rêver que l’on paresse. C’est ce qu’évoque la musique des Growlers, installés au cœur de l’Orange County, l’oreille vissée sur les échos des vieux airs psychédéliques 60s et tentant d’en reproduire le son, classé garage ou surf rock, en traînant des pieds, en traînant de la voix, en traînant de tout. Au point qu’à force de traîner cela finit par sonner comme une antienne reggae qui se voudrait involontaire – et qui reviendrait, puisqu’on parlait de surf music, à surfer au ralenti, endormi sur sa planche. Ici, on (Brooks Nielsen) chante à la renverse et les pieds en éventail au milieu d’un confortable hamac de sons réverbérés. Et ça sonne comme du Julian Casablancas, chanteur déjà à la traîne, donc du Strokes, parti réinventer les pépites des compilations Nuggets (monument discographique du meilleur du psychédélisme 60s) en voyage scolaire à la Jamaïque. On pointe ici au sommet du cool et de la glande, et malgré tout de l’efficacité, mais il convient de garder à l’esprit qu’écouter les Growlers au volant n’est pas sans risques de somnolence.
The Growlers – En concert jeudi 8 juin à 20h30 à l’Épicerie Moderne (Feyzin)