Grace à un réel travail de terrain, le Concert de l’Hostel Dieu s’est imposé comme l’une des structures majeures dans le domaine du baroque. La bande à F.E. Comte nous régalera cette fois des merveilleux airs de Henry Purcell.
Lignes de fuite...
Henry Purcell incarne l’apogée d’un baroque anglais flamboyant. À la fois épique et sensuelle, accessible et spéculative, sa musique se dérobe à chaque mesure par le jeu d’un contrepoint audacieux, malgré le cadre, souvent, d’une basse obstinée, répétant inlassablement les mêmes notes sans que le discours qu’elle soutient cesse de se métamorphoser en permanence.
En créant ces lignes de fuite, la musique de Purcell évoque la liberté, l’audace, le chaos, la volupté, elle provoque nos sens qui s’en voient chatouillés.
... et petits bijoux
C’est parmi les Songs & Airs qu’on trouve certaines des plus belles pages de Purcell, notamment ses grounds (Music for a While, O Solitude, The Plaint...), petits bijoux d’expressivité et d’invention pour voix soutenue par une ligne de basse répétée du début à la fin du morceau.
Franck-Emmanuel Comte et le Concert de l’Hostel Dieu nous proposent ce programme british mélancolique en compagnie de quelques chambristes talentueux et de la mezzo-soprano Anthea Pichanick. À déguster à la bougie.