Steven Wilson

Concert : Steven Wilson au Transbordeur mardi

On le connaît peu, malgré 25 albums publiés… Le musicien britannique Steven Wilson remplit les salles en proposant un rock touche-à-tout. Ce mardi, c’est au tour du Transbordeur.

À 50 ans (il en fait à tout péter 35), le Britannique Steven Wilson est, comme le dit Télérama, “le musicien méconnu le plus populaire”. En mars, il se produira ainsi dans un Olympia qu’il a rempli en moins de trois jours, après avoir fait de même avec l’opéra de Francfort ou joué devant 8 000 personnes à Berlin – inutile de dire que, pour lui, un Transbo, c’est une goutte dans l’océan. Beaucoup aimeraient en dire autant. Pourtant, c’est vrai, on connaît peu Steven Wilson, on n’en entend à vrai dire jamais parler ou presque et il ne passe pas à la radio. S’il en est là, c’est un peu, et il le déplore, parce qu’il a publié pas moins de 25 albums – là où certains chopent le pompon du premier coup. Et aussi un peu parce qu’il évolue dans ce genre de franges esthétiques qui n’ont guère besoin des médias pour faire leur petit, et parfois gros, business dans leur coin – c’est le cas dans le metal, qui évolue dans un univers parallèle au nôtre, par exemple. Lui, c’est plutôt à l’origine le rock progressif, un dinosaure que les non-amateurs croyaient mort depuis longtemps, qui se nourrit de morceaux à rallonge grandiloquents et hyperproduits et de modèles comme King Crimson, Genesis ou Yes. Un genre qui, par son sens de l’esbroufe, conduisit le jeune Wilson à vouloir devenir avant tout producteur – le “prog’ rock” est un truc de démiurge un peu mégalo qui développe le sentiment de toute-puissance de celui qui le pratique.

D’un genre à l’autre et un autre et un autre

Wilson devint producteur, ce qui lui permit de travailler avec toutes ses idoles mais aussi de développer ce qui fait son talent de chanteur et guitariste. Car, en bon enfant du prog’ rock, il aime à se tenir très exactement là où la plus grande sophistication se raccorde à la plus absolue évidence – au risque parfois de la putasserie. Là où les soli de guitares alambiqués entrelacent les cordes des violons sur des refrains à décorner les bœufs. C’est grâce à cela et à force de projets (Porcupine Tree, puis Blackfield, puis Opeth) que Wilson a étendu son répertoire, passant comme qui rigole d’un genre à l’autre : du space rock au metal, en passant par la dream pop ou le rock symphonique et rêvant de faire “le pont entre Kate Bush et Daft Punk”. Une tendance que Wilson fait plus qu’approfondir en solo, où son terrain de jeu est immense et peut-être un peu obsessionnel (comme le prouve son dernier album, le bien nommé To the bone), voulant toucher absolument à tout comme ces gens atteints du syndrome Fomo (fear of missing out, soit la peur de manquer quelque chose), mais appliqué ici à la musique. Ou peut-être, inconsciemment, pour tenir en haleine ce public si chèrement gagné, et même en faire gonfler les rangs. Ce qui, au demeurant, semble plutôt efficace.

Steven Wilson – Mardi 6 février à 20h au Transbordeur.
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