La fantastique violoniste Amandine Beyer et son ensemble Gli Incogniti présentent ce dimanche à la chapelle de la Trinité le “teatro alla moda de Vivaldi” qui leur a valu un Diapason d’or.
En 1720, la controverse va bon train à propos du teatro alla moda… D’un côté, l’ancienne école (et le compositeur Benedetto Marcello), moquant et fustigeant la démesure, les dérives spectacularistes d’un opéra vénitien en vogue et intégrant, il est vrai, tous les artifices et “qualités” de la musique instrumentale de l’époque. Variations, cadences abruptes parfois, virtuosité alors réservée aux danses populaires, effets sonores modernistes : à mesure d’une contamination évidente de la musique instrumentale dans le domaine de l’opéra, c’est à son tour le théâtre qui alimente concerti et sonates au nom de la rhétorique appliquée aux sons dénués de mots. Coups de théâtre, affects soulignés : qui mieux qu’Antonio Vivaldi a su faire de deux arts une seule et unique discipline… de l’indiscipline.
C’est la fantastique violoniste baroque Amandine Beyer qui, à la tête de son ensemble Gli Incogniti, nous présentera ce florilège de concerti débridés, “à la mode du théâtre de l’époque” – aux noms aussi évocateurs que L’Olimpiade ou Arsilda, regina di Ponto – dont seul Vivaldi avait le secret : un must !