Crucifix, sensualité et pleurs de nymphe. L’équipe des Grands Concerts ouvre sa saison à la chapelle de la Trinité, ce mardi, avec un programme de toute beauté.
En guise d’ouverture de saison, l’équipe des Grands Concerts nous propose un programme original et de toute beauté en compagnie de l’excellent ensemble Vox Luminis. La jeune formation dirigée par Lionel Meunier nous régalera ainsi du douloureux Crucifixus d’Antonio Lotti, un compositeur vénitien de la fin du XVIIe-début du XVIIIe, une œuvre caractérisée par ses nombreuses dissonances qui, par le jeu du contrepoint, confèrent un caractère presque sensuel à la scène morbide que l’œuvre est censée évoquer. Contrepoint serré, dissonances et sensualité seront également de la partie dans le merveilleux Stabat Mater de Domenico Scarlatti, compositeur beaucoup plus célèbre pour ses sonates pour clavier que pour sa musique vocale. Une œuvre rare au concert (si on la compare à son homologue rococo signée Pergolèse) mais qui mérite ô combien le détour !
Douleur et lamentations constituent indéniablement le fil conducteur de ce précieux programme puisque Vox Luminis nous interprétera aussi le Lamento della ninfa de Claudio Monteverdi. Retour au XVIIe siècle avec ce tube prenant la forme d’un madrigal unique, de type “représentatif”, où, dans le mouvement central, la nymphe pleure, sur une basse obstinée de passacaille, la perte de l’être aimé. Frissons garantis !