Ce jeudi, c’est à la fois l’ouverture de la Tour Passagère, le lancement des UtoPistes et le jour du passage d’un Dinosaur ressuscité au Transbo. Trois bonnes raisons de sortir qui vous feront oublier la pluie.
Plutôt que de nous lamenter sur la météo en regardant la colline de Fourvière avec désespoir, ouvrons les yeux et les oreilles sur les artistes qui lancent la saison estivale dans la ville. Sans attendre la date officielle de l’été, ni le soleil. On est utopiste ou on ne l’est pas !
Les rois de la création in situ occupent les Célestins
Lors de la précédente édition du festival UtoPistes, manifestation organisée par les Célestins qui mêle spectacles et performances aux différentes disciplines circassiennes, on avait vu des acrobates se hisser sur la façade du théâtre et d’impressionnantes performances chorégraphiques sur un radeau flottant sur la Saône. On retrouve cette spécificité essentielle de la manifestation, la création in situ, dans cette 3e édition. On verra ainsi les artistes du Cheptel Aleïkoum installer fanfare et vélo acrobatique sur la place des Célestins (plus ou moins longtemps en fonction des précipitations) avant de poursuivre leur spectacle à l’intérieur du théâtre.
Les UtoPistes – Du 2 au 11 juin, au théâtre des Célestins.
Programmation complète sur www.festival-utopistes.com
Lou et son Dinosaur feulent au Transbo
Prenez-en de la graine, Insus téléphoniques qui appelez en numéro faussement masqué ! Voici sans doute le plus bel exemple de reformation sur laquelle les parieurs les plus fous n’auraient pas misé un cent il y a encore dix ans. Il faut dire que J Mascis (chanteur, guitariste et leader de Dinosaur Jr) avait quand même tenté de décapiter son acolyte, le bassiste Lou Barlow, sur scène avec sa guitare un soir de point de non-retour – dont ils ont mis quinze ans à revenir. Mais, réconciliation faite, doucement puis sûrement, ça turbine pour ce totem rock des années 1990, puisque, rien qu’à Lyon, c’est la deuxième fois en trois ans que le Dinosaur vient poser ses grosses papattes indie-grunge et ses solos de dentellière sur scène.
Dinosaur Jr – Jeudi 2 juin à 19h30, au Transbordeur.
Et la Tour Passagère est de retour (en force) à la Confluence
La Tour Passagère, que l’on avait découverte l’été dernier à Lyon, est de retour square Delfosse pour un mois de réjouissances pluridisciplinaires. Elle non plus ne se laisse pas abattre par les précipitations (consultez leur site, rien n’est annulé à ce jour mais la représentation de ce jeudi par exemple est un peu modifiée).
Pour le théâtre, Shakespeare, bien sûr (la structure de cette “tour vagabonde” est inspirée des théâtres élisabéthains du XVIe siècle), avec un Songe d’une nuit d’été participatif par la compagnie Pianocktail et Comme il vous plaira par les passagers du Chariot de Thespis. Mais aussi Edmond Rostand et son Cyrano de Bergerac par la compagnie Les Exilés et Mme de Villedieu par sa collègue La Subversive.
Côté musique, le baroque est particulièrement à l’honneur avec la participation du Concert de l’Hostel Dieu, de La Conférence des Oiseaux (qui fera cohabiter poésie, extraits de contes et pièces de Marais ou Purcell) et de l’ensemble Suonare e Cantare. Mais pas seulement le baroque, puisque Les Folies Françoises, incarnées par le violoniste Patrick Cohën-Akenine et la claveciniste Béatrice Martin, nous proposent un programme autour de Mozart sur instruments d’époque. De même avec le quatuor Debussy, également de la partie.
Mais c’est le cross-over qui est ici le plus à l’honneur, avec notamment Jasmin Toccata, conversation voyageuse semi-improvisée par le trio Thomas Dunford (archiluth), Jean Rondeau (clavecin) et Keyvan Chemirani (percussions orientales). Le violoniste Gilles Apap nous ravira certainement d’un de ses programmes métissés à souhait tandis que le quartet Arfi et l’ensemble Aperto Libro nous proposent une rencontre audacieuse entre la musique Renaissance pour instruments à vent et le jazz contemporain. Du côté de l’ensemble Sprezzatura, on flirte avec le baroque mais également avec l’art chinois. Du Beethoven à la sauce manouche, une deuxième rencontre exclusive, cette fois-ci entre le clarinettiste tout terrain Louis Sclavis et l’ensemble baroque Amarillis : nul ici ne sera au bout de ses surprises !
Notre agenda de juin sera plein à craquer avec tous les spectacles et concerts annoncés pour le mois! Hâte de redécouvrir Les Folies Françoises, surtout pour les envolées magiques de Patrick Cohën-Akenine! 😀