Quatre concerts pour démarrer le mois de décembre en musique.
Loizeau rock
Cette avec son très bel Icare, composé durant le confinement et mis en boîte par l’immense John Parish (mentor de PJ Harvey en son temps), qu’Emily Loizeau vient nous rendre visite.
Un disque plutôt rock quand la jeune femme avait davantage œuvré du côté de la chanson (mais pas de la variété, attention) et qui contient quelques beaux morceaux de bravoure dont une adaptation en français et sur le thème des migrants de Girl from the North Country de Bob Dylan, Celle qui vit vers le Sud.
À voir dans le cadre du festival Décembre en francophonie.
Emily Loizeau – Le 1er décembre au centre culturel Charlie-Chaplin
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Satie l’habite
Pierrejean Gaucher est connu (pas follement non plus) pour ses projets sous son nom, mais aussi sous celui de Zappe Zappa, avec lequel il a revisité, des années durant, l’œuvre de son idole Frank Zappa (un continent dont une vie ne suffirait pas pour l’explorer).
Le voilà maintenant qui zappe Zappa pour se transformer en Zappe Satie autour d’un des grands compositeurs d’avant-garde du XXe siècle en picorant plus ou moins fidèlement dans son œuvre avec un quintette guitare, trompette, piano électrique, contrebasse, batterie. Une belle curiosité.
Zappe Satie – Le 1er décembre au Périscope
Musique en cascade
Cascadeur, c’est une voix (agile), un casque (lourd) et une musique qui a une vraie gueule d’atmosphère.
Tout cela a donné un brelan d’albums impeccables : Human Octopus, Ghost Surfer (chef-d’œuvre absolu, farci de duos de prestige) et Camera, auxquels succède, après quelques parenthèses musicales pour le cinéma, Revenant. Où le Messin s’essaie parfois au français.
Avec un nouveau casque, mais toujours les meilleures intentions. Voilà une bonne décennie que le Messin masqué à la voix gracile et au casque lourd nommé Cascadeur émerveille les fans de pop ascensionnelle et de mélodies ouvragées. Le monde étant mal fait, celui-ci ne s’intéresse plus guère à ce genre de musique. Le monde a tort. Et si vous faisiez en sorte d’avoir raison contre lui.
Cascadeur – Le 1er décembre au Toboggan
Chercher Belin
À mesure qu’il avance dans son œuvre, Belin écrème, rabote, jusqu’à finir par chanter à l’os de son message, de son langage épuré.
C’est encore le cas sur Tambour vision où il accompagne cette épure d’un virage synthétique qui rappelle le Leonard Cohen d’I’m Your Man. Manière comme le Canadien de continuer de se réinventer en pratiquant de l’autre main l’effacement.
Il n’est pas impossible que l’on tienne là l’album le plus barré de Belin (mais moins que le prochain ?). Barré, tant mieux, on le suivrait au bout du monde, cet homme-là.
Bertrand Belin – Le 2 décembre au Radiant-Bellevue