Atelier sino-portugais "La Mort de Polydoros", d'après une gravure de Bernard Salomon (actif à Lyon entre 1540 et 1561) extraite de La Métamorphose d'Ovide figurée, imprimée à Lyon par Jean de Tournes en 1557. Tenture "XVIIe siècle Macao" Broderie de soie, fils d'or et satin peint. Lyon, Musée des Beaux-Arts. Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
Atelier sino-portugais « La Mort de Polydoros », d’après une gravure de Bernard Salomon (actif à Lyon entre 1540 et 1561) extraite de La Métamorphose d’Ovide figurée, imprimée à Lyon par Jean de Tournes en 1557. Tenture « XVIIe siècle Macao » Broderie de soie, fils d’or et satin peint. Lyon, Musée des Beaux-Arts. Image © Lyon MBA – Photo Alain Basset

"Connecter les Mondes" : la nouvelle exposition du Musée des Beaux-Arts de Lyon (vidéo)

Léa Saint-Raymond est commissaire de l'exposition Connecter les Mondes au Musée des Beaux-Arts de Lyon qui se tient du 21 juin au 1er septembre. Elle était sur le plateau de l'émission "6 Minutes Chrono" de Lyon Capitale pour présenter l'exposition.

Pour Léa Saint-Raymond, l'idée est "de voir les influences. Les œuvres en fait n'ont jamais été fermées sur le local mais ont toujours été nourries d'échanges, que ce soit à travers les circulations d'artistes mais aussi les circulations d'objets et on a un exemple très beau avec deux broderies qui ont été réalisées par des artisans à Macao au début du 17e siècle et ces broderies ont été commandées, commanditées pour le gouverneur portugais de Macao et donc on voit vraiment des influences littéralement tissées ensemble dans cette broderie et c'est vertigineux."

Plus de détails dans la vidéo...

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Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale, aujourd'hui on va parler de culture, nous allons découvrir la dernière exposition du Musée des Beaux-Arts au Palais Saint-Pierre à Lyon à côté des Terreaux, elle s'appelle Connecter les Mondes, elle se tient du 21 juin au 1er septembre et pour en parler nous recevons Léa Saint-Raymond qui est commissaire de l'exposition, bonjour Léa Saint-Raymond.
Merci d'être venu sur notre plateau, on va rentrer dans le vif du sujet, est-ce que vous pouvez nous présenter d'abord dans les grandes lignes cette exposition, qu'est-ce qu'on pourra y voir ?

On pourra y voir une sélection d'œuvres du Musée des Beaux-Arts et du Musée d'Art Contemporain de Lyon et on le verra sous l'angle de "l'ailleurs", "l'ailleurs dans l'ici "comme je dis, donc voir ces collections sous l'angle du global. 

Quels sont les supports que l'on pourra avoir au Musée ?

Il y a tout type d'œuvres, donc de la sculpture, peinture, céramique, c'est très large et j'espère que ça vous plaira.  

J'espère que ça va plaire à beaucoup Lyonnais, en tout cas c'est pendant tout l'été, est-ce que vous pouvez nous donner le fil rouge qui vous a permis d'assurer une cohérence aussi dans l'exposition, nous expliquer un peu les coulisses, comment ça a été pensé ?  

On a cherché à sélectionner des œuvres qui donnaient à voir comme je disais "l'ailleurs dans l'ici", donc des œuvres ouvertes aussi sur des circulations internationales d'artistes, de motifs, donc aussi des œuvres qui interrogent la relation avec autrui. 

Quand vous dites "ailleurs dans l'ici", vous pouvez un petit peu développer pour nous expliquer, je pense que tout le monde ne comprend pas de prime abord en tout cas cette expression ? 

C'est voir les influences. Les œuvres en fait n'ont jamais été fermées sur le local mais ont toujours été nourries d'échanges, que ce soit à travers les circulations d'artistes mais aussi les circulations d'objets et on a un exemple très beau avec deux broderies qui ont été réalisées par des artisans à Macao au début du 17e siècle et ces broderies ont été commandées, commanditées pour le gouverneur portugais de Macao et donc on voit vraiment des influences littéralement tissées ensemble dans cette broderie et c'est vertigineux.

Donc à la fois des influences portugaises et asiatiques, c'est ça, en même temps ? 

C'est un lyonnais figurez-vous, Bernard Salomon, un graveur qui a fait le dessin mais ce sont les artisans chinois qui ont fait le motif et notamment qui ont rempli un peu les creux, notamment on voit des nuages faits un peu à l'inspiration chinoise mais aussi des vagues, enfin c'est étonnant, il faut les voir.

Il faut voir cette exposition, c'est très intéressant. Est-ce que vous pouvez nous dire comment s'est passé le travail ? C'est un travail de combien de temps avant par exemple ? Comment est-ce qu'on prépare une exposition comme ça, dans les coulisses ? 
  

Donc c'est Sylvie Ramon qui est la directrice du Pôle, donc Musée des Beaux-Arts et Musée d'Art Contemporain, qui a sollicité mon œil en juillet dernier et après nous avons travaillé avec les équipes, donc individuellement on a pris rendez-vous avec chacun et chacune des conservateurs et puis on a aussi travaillé avec Salima Hellal qui est conservatrice des objets d'art au Musée des Beaux-Arts, c'est elle qui a été la responsable de cette parenthèse, j'ai envie de dire, de cette section dans la section sur les broderies de Macao. Donc c'est un travail vraiment, je tiens à souligner, un travail d'équipe et avec aussi toutes les équipes en coulisses, notamment je pense à Elodie Roy qui a fait aussi toutes les bases de données, je pense aussi à la régie et j'ai rencontré une famille, une deuxième famille de cœur lyonnaise. 
  

Voilà, donc vous pouvez voir le fruit de ce travail collectif. Est-ce que, vous avez dit, les fonds sont exclusivement lyonnais ? Les œuvres proviennent toutes de Lyon ?  

Ça a été l'exercice qu'on a fait, vraiment, de sélectionner les œuvres des deux musées et la section sur les broderies de Macao a été enrichie de prêts extérieurs, notamment un prêt exceptionnel du Métropolitain de Muséum, mais aussi d'autres objets de New York, qui mettent en contexte justement ces broderies, mais l'essentiel c'est vraiment les deux musées. 
  

Est-ce que vous, vous avez un coup de cœur personnel aussi parmi ces œuvres à nous présenter ? Voilà, le coup de cœur de la commissaire de l'exposition, c'est toujours un exercice difficile, mais est-ce que une vous a plus marqué ou vous voulez mettre en avant particulièrement ? 

C'est une œuvre qui est justement sur l'affiche et c'est un masque de femme égyptienne et c'est, vous allez voir, elle a une coiffure, une perruque qui est de la mode, à la mode romaine, mais c'est une femme égyptienne et son regard est tellement perçant, il faut la voir en vrai et il continue à me hanter jour et nuit, ce regard très beau. 
  

Voilà, donc à voir. Est-ce que, aussi, les familles, est-ce que ça a été pensé pour les plus jeunes ? est-ce qu'il faut un degré minimal d'initiation ou d'habitude dans les musées ? Ou est-ce qu'on peut venir avec ses enfants, adolescents, c'est possible ? Ça a été réfléchi pour cela ? 
  

Ça a été vraiment réfléchi. Véronique Moreno-Lourtau a fait un travail magnifique sur les cartels enfants et notamment dans la sélection, j'avais sélectionné quatre œuvres, et vous le verrez, de Jan Brueghel où on voit les quatre éléments et on voit, justement, on peut inviter les enfants ou les adolescents à chercher des produits exotiques dans ses œuvres, notamment un dindon, un toucan et d'autres animaux, espèces animales végétales . C'est comme un "Où est Charlie ?", mais ancien. 
  

D'accord, donc voilà, tous les âges peuvent s'y retrouver, moi j'ai ensuite une dernière question sur, peut-être plus le fond. Vous avez travaillé sur les échanges de cultures, parfois les appropriations, les assimilations, pourquoi c'est important de mettre en avant ces dialogues, ces liens, ces ponts entre les cultures qui sont quand même très éloignées, on parlait du Portugal et de l'Asie, c'est quand même assez incroyable, pourquoi pour vous c'est important de faire ça ?  

C'est important de faire un travail d'historien pour aussi remettre en contexte ces échanges avec une plus ou moins grande violence, une plus ou moins grande asymétrie, c'est important aujourd'hui dans les débats actuels et surtout la mondialisation n'entraîne pas d'uniformisation. Je veux dire, et c'est ça qui est aussi magnifique, c'est que c'est pas parce qu'on échange qu'on perd notre unicité, au contraire, les échanges se nourrissent des unicités plurielles et c'est ça qui fait aussi la créativité infinie de l'esprit humain. 
  

Voilà, entre le frottement des différentes cultures. Merci beaucoup Léa Saint-Raymond de venir sur notre plateau, c'est déjà la fin des six minutes chrono. Quant à vous, merci d'avoir suivi cette émission, vous pouvez retrouver Connecter les Mondes au Musée des Beaux-Arts au Palais Saint-Pierre dans le centre-ville de Lyon, ça tient du 21 juin au 1er septembre et cet été aussi dans ce musée, vous pourrez retrouver les danseuses et danseurs de la compagnie du Centre Chorégraphique National de Rillieux-la-Pape qui fera un traditionnel haka, ça s'appelle Balaka, ça se tient le samedi 5 juillet et puis il y aura aussi pendant tout l'été des visites au Jardin Botanique du Parc de la Tête d'Or avec des équipes du Musée des Beaux-Arts. Merci d'avoir suivi cette émission, à très bientôt. 
  

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