Contes d’Hoffmann, fantaisie romantique d’une nuit d’hiver

Ça sent le sapin à l’opéra. Magie, fantastique, on ressort les valeurs sûres : Les Contes d’Hoffmann, Laurent Pelly, l’orchestre, les chœurs... Noël, quand tu nous tiens !

Ultime opéra (semi-posthume) attribuable à Offenbach, Les Contes d’Hoffmann sont un peu son Requiem à lui : une œuvre inachevée pour cause de décès prématuré, qui, sans le concours d’un artisan bien intentionné, n’aurait jamais été donnée à entendre. Dans le cas du Requiem, c’est Süßmayr qui compléta et orchestra une grosse partie de l’œuvre après la mort de Mozart. Pour Les Contes, l’orchestration fut achevée par le compositeur et enseignant Ernest Guiraud (professeur de musique de Dukas, Debussy, Satie...), Offenbach ayant heureusement laissé une partition chant-piano complète. Comble du destin, l’opéra s’avère aujourd’hui l’un de ses plus gros succès, ayant mainte et mainte fois fait le tour du monde.

Le monde d’Hoffmann

Basé sur trois histoires de l’écrivain et compositeur allemand E.T.A. Hoffmann, le livret de Jules Barbier emprunte une forme pour le moins fantaisiste, faisant intervenir le fantastique, la magie, sur fond de poésie et de romantisme allemand. Conte surréaliste, fable éthylique, Les Contes d’Hoffmann pourraient être décrits comme une fabuleuse odyssée de comptoir, orchestrée par le poète Hoffmann. Personnage principal, à la fois héros romantique et narrateur amoureux, il illustre idéalement le syndrome de l’artiste bohème éperdument épris du XIXe siècle. Et l’on doit dire qu’il sait raconter les histoires.

Voici le portrait, à travers trois de ses “aventures”, d’un “trio charmant d’enchanteresses” : trois femmes, qui n’en sont en réalité qu’une seule et même, servent ainsi de structure à l’opéra et de délicieux prétexte à ses envolées lyriques. Offenbach (le célèbre auteur du french cancan), se montre ici orfèvre dans la façon d’assaisonner ces contes d’un délicieux parfum de cabaret, où les touches de dérision participent à un comique épicé : un savoureux équilibre entre science et légèreté.

Souvenirs, souvenirs

Reprise d’une production de l’Opéra de Lyon datant de 2005, on retrouvera la mise en scène ad hoc d’un Laurent Pelly dans son élément mais se gardant de par trop cabotiner, ainsi que les décors plutôt réussis de Chantal Thomas. On regrettera une distribution un ton en dessous (du moins sur le papier) de celle d’il y a déjà huit ans mettant en scène une Mireille Delunsch rayonnante ou un Laurent Naouri plus méchant que méchant... tout en restant ouvert aux bonnes, voire très bonnes, surprises.

En ce qui concerne la direction, Kazushi Ono et Philippe Forget se partageront les représentations à la tête de l’orchestre de l’Opéra, ce qui, à défaut de surprendre, se défend aisément.

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Les Contes d’Hoffmann. Du 14 au 30 décembre, à l’opéra de Lyon. Jours et horaires sur le site Internet de l’Opéra.

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Cet article est extrait de Lyon Capitale n°728 (décembre 2013).

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