Et présidictateur de la Drönésie orientale. Sur son site http://drone-zone.org, il tourne en dérision la dictature culturelle. Sur drone-zone.org/lyon2013, il détourne le site officiel de la candidature de Lyon comme capitale européenne de la culture et la rebaptise : capitale de l'ennui. Entretien.
Vous n'êtes pas convaincu que les festivals aident à la diffusion de la musique ?
Dröne : Peut-être pour les artistes déjà installés. Mais par contre ils ont un effet asséchant sur les musiques émergeantes. Une masse de crédits importante est mobilisée sur une courte période alors qu'il faudrait la répartir tout au long de l'année. Par exemple, il faudrait des lieux qui permettent chaque week-end à des artistes de venir s'exprimer.
Que reprochez-vous à la politique culturelle ?
Tout d'abord l'obsession de la professionnalisation. Ceux qui ont accès aux financements sont ceux qui savent gérer les dossiers et qui ont un pied dans les structures locales. Il faut des dossiers de plusieurs dizaines de pages pour espérer choper des subventions. Cela laisse de côté l'expression populaire, tout ce qui sort de la rue. Ceux qui ne savent pas se débrouiller dans le maquis administratif de la culture sont laissés de côté.
Les artistes ne peuvent-ils pas se débrouiller sans argent public?
Bien sûr que si. C'est le cas notamment des free partys. Mais ils subissent d'énormes pressions, notamment policières. Entre pressions et répressions, ils sont poussés à s'organiser sans rien demander à personne, donc dans l'illégalité.
Quel genre de pressions?
La politique lyonnaise conduit à évacuer tout un pan de la scène revendicative, notamment la scène techno. Les scènes engagées : free parties, rock, punk, rap ont de plus en plus de mal à survivre. Je crois que Lyon a la volonté d'étouffer une certaine culture en fermant ses lieux d'expression : le Monde à l'Envers, le Melting Pot, sous prétexte de nuisances sonores. Le Monde à l'Envers a fermé et a été remplacé par une boîte de nuit, ce n'était donc pas un problème de nuisances sonores. Cette culture a vu ses lieux de diffusion disparaître en quelques années et ses acteurs quitter la ville pour aller jouer ailleurs.
Qu'est-ce que la ville devrait faire d'après vous ?
Ne pas penser que la culture ça doit se gérer. Laisser les gens faire les choses et les accompagner. S'engager aux côtés des salles qui ont les plus grandes difficultés à survivre. Notamment celles qui font de la musique amplifiée. Ce n'est pas typique de Lyon, il y a le même phénomène à Marseille, Lille et Paris.
Y'a-til des difficultés particulières à Lyon ?
Oui. Il manque une scène de jauge normale, entre le petit bar et la salle immense style Transbordeur. Une salle de 200 à 500 places.
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