Spectacles, concerts, projections, ateliers, conférences, débats, lecture dessinée, soirées festives, cartes blanches données à différents partenaires… Le Festiv·iel organisé par le théâtre de la Croix-Rousse se déploie pendant huit jours autour du féminisme inclusif, des questions de genre et de sexualité.
Certes, on pourrait reprocher à l’équipe du théâtre de la Croix-Rousse de surfer sur un mouvement de mode – woke – en organisant cette nouvelle édition de son Festiv·iel, du 3 au 10 novembre. Ce serait une critique infondée. La volonté de proposer un théâtre plus inclusif était l’un des grands axes du dossier de candidature de Courtney Geraghty, nommée en 2021.
De surcroît, dès le début, Johanny Bert, qui explore dans ses créations théâtrales les questions de genre et de sexualité, a été “artiste associé” du théâtre. C’est donc une réelle volonté de creuser ces questions, d’en proposer différentes approches (aussi bien artistiques qu’intellectuelles ou encore festives), que l’on retrouvera à la Croix-Rousse.
Comme l’affirme Courtney Geraghty : “Il n’est jamais l’heure d’abandonner notre rêve de liberté, d’égalité et d’adelphité*. Au moment où l’on a vu reculer le droit à l’avortement aux États-Unis, on a pris conscience qu’en matière de libertés individuelles, rien ne serait jamais totalement acquis. En réponse aux inégalités systémiques de notre société patriarcale, il apparaît plus que jamais nécessaire – et enthousiasmant – de questionner les normes dominantes pour imaginer des alternatives.”
Notre sélection
Universités d’automne HF, les 4 et 5 novembre
Avec pour marrainel’autrice et poétesse afroféministe Kiyémis, ce week-end a été conçu par les militants de l’association avec le mouvement HF+ d’Auvergne-Rhône-Alpes. Une association se référant au rapport de Reine Prat, qui met en exergue de nombreuses discriminations dont les femmes sont les principales victimes, dans le monde de la culture et du spectacle vivant. Née en 2008, l’association milite pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans le domaine des arts et de la culture. Notamment en organisant tables rondes et débats (un grand entretien avec Rokhaya Diallo est au menu). Ce qui sera le cas durant tout le week-end !
Boulevard du queer, le 4 novembre
La question des nouvelles identités sexuelles peut aussi être traitée par le rire, la preuve avec ce spectacle de Claire Lapeyre-Mazérat et Mélanie Martinez-Llense. Du Feydeau à la sauce queer, un vaudeville cathodique, une émission de théâtre, un one woman show à plusieurs, un stand-up couché, un talk-show chaud ! Un genre hybride, théâtralement fluide !
Pour un temps sois peu, du 3 au 6 novembre
Écrit et interprété par Laurène Marx, mis en scène par Fanny Sintès, ce spectacle raconte une histoire de femme trans par le détail, les détails dangereux, les détails cruels, mais les détails réels, vécus.
Faut-il séparer l’homme de l’artiste ?, le 9 novembre
Une création théâtrale d’Étienne Gaudillère et Giulia Foïs. Ils se sont penchés sur la question tant de fois répétée : peut-on séparer l’homme de l’artiste ? Ou encore : a-t-on le droit d’aimer un artiste monstrueux ? Autant d’interrogations qui nous saisissent lorsque l’on est confronté à l’œuvre d’un artiste dont on sait que le comportement n’a pas toujours été exemplaire, notamment dans ses relations avec les femmes (Roman Polanski, Bertrand Cantat, Woody Allen font partie des artistes mis sur la sellette).
Soirée Radio Nova, le 10 novembre
Une soirée de clôture festive et musicale conçue par Radio Nova. Avec Bab L’Bluz, Dj Alé B2B Mimi Géniale et Super Nova. Ainsi qu’un quiz pop féministe et queer pendant la soirée, avec du maquillage pailleté à gagner !
Festiv·iel –Du 3 au 10 novembre au théâtre de la Croix-Rousse, programmation intégrale sur : www.croix-rousse.com
*Le terme “adelphité” regroupe à la fois la fraternité et la sororité et désigne la solidarité entre ses semblables, hommes, femmes ou non-binaires.