Avec le danseur Nicolas Fayol, Christian Rizzo a imaginé un solo où le hip-hop, danse urbaine, investit des espaces naturels.
Créé en 2020, période propice à l’introspection, En son lieu de Christian Rizzo nous permet de voir le travail d’un chorégraphe que l’on aime et qui renoue ici avec le portrait dansé, forme qu’il avait délaissée depuis 2012.
On a pu voir notamment à Lyon B.C, janvier 1545, Fontainebleau, un magnifique solo créé pour Julie Guibert, danseuse et ex-directrice du ballet de l’Opéra de Lyon.
La danse au contact des souffles et des mouvements de la nature
Conjuguant son désir de s’imprégner d’un milieu naturel à celui de travailler en tête à tête avec le danseur hip-hop Nicolas Fayol – qui, lui, vit à la campagne –, le solo a d’abord été travaillé en extérieur, au contact des sols accidentés, des bruits, des souffles et des mouvements de la nature.
Un paradoxe pour une pratique qui est avant tout urbaine ! Dans cette immersion en milieu vivant qui donne lieu à une poésie inhabituelle pour le breakdance, Rizzo offre au danseur la possibilité de se réapproprier cette danse en dehors des contraintes de virtuosité et de musiques envahissantes, de faire jaillir la qualité du geste en relation immédiate avec le paysage.
Transposé dans la boîte noire du studio, avec un décor où quelques éléments symbolisent cette rencontre du dehors, le solo cherche à garder intacts les chemins et les émotions qui ont mené le danseur à se raconter autrement, à élargir et transformer sa danse.
Entrant sur scène avec une brassée de fleurs des champs à la main et de vieilles baskets aux pieds, il invente un hip-hop plus doux, recouvrant une puissance de composition qui questionne aussi notre rapport à la nature.
En son lieu - Christian Rizzo – Du 22 au 23 juin, aux Subs