Soirée chargée ce vendredi 9 novembre au Transbordeur avec Spiritualized, The Maccabees, Citizens ! et Team Me, pour quatre concerts en un. Une légende doublement (sur)vivante du rock anglais contemporain, un quintette de rock plus vif que mort, des citoyens modèles en tube et des Norvégiens bien chauds : ce sont les invités du festival des Inrocks 2012.
Spiritualized
Audrey Pulvar ne pouvant, à notre connaissance, pas se déplacer, c’est bien Jason Pierce qui sera la tête d’affiche – on a bien dit “d’affiche”, hein – de cette étape lyonnaise du festival des Inrocks. Jason “Spaceman” Pierce et son Spiritualized, c’est tout ce que le rock anglais peut compter d’ambition musicale, sonore et psychédélique (pas forcément dans cet ordre). Et quand l’un de ses meilleurs albums prévient Ladies & Gentlemen We’re Floating in Space (1997, album de l’année en Angleterre), vous regardez autour de vous et vous voyez Alpha du Centaure. Ou un canapé, mais très flou et qui ondule.
Mélange de blues, de mur du son phil-spectorien, de gospel sous psychotrope et même de free jazz qui se serait fait free pop, cela donne, comme sur le récent Sweet Heart, Sweet Light, des hymnes incroyables et tordus qui semblent avoir vu la lumière. Peut-être parce que la lumière, celle que l’on voit très brillante et apaisante au bout du tunnel de la mort, Jason Pierce – qui n’a jamais donné sa part de produits illicites aux chiens – l’a aperçue en 2005, année où suite à une infection de l’œil accompagnée d’une double pneumonie il a été déclaré cliniquement mort deux fois. Ce qu’on ignore c’est si cela lui était déjà arrivé avant, car au fond sa musique a toujours ressemblé à celle d’un type revenu du ciel mais qui ne l’aurait jamais quitté tout à fait.
The Maccabees
Dans la Bible, les Maccabées sont une famille qui refuse de se soumettre à l’hellénisation forcée de la société. C’est-à-dire à l’influence grecque, pas au fait qu’on les force à appeler leurs filles Hélène. En pop music, les Anglais de The Maccabees auraient plutôt tendance à lutter contre les temps morts et la vie trop facile – l’est-elle ? – consistant à écrire des tubes périssables. Car The Maccabees sont plutôt à chercher du côté d’une musique fouineuse et sombre – même si elle l’est de moins en moins, comme en témoigne leur dernier disque – qui ne fait son ordinaire de rien. Et mûrit d’album en album. Sinon, un groupe dont le chanteur se nomme Orlando Weeks et l’ancien batteur Robert Dylan Thomas ne peut que susciter l’intérêt. On dit ça comme ça.
Citizens !
Qui se souvient de The Drums, ce quatuor américain qui nous a fait tant dodeliner au son de Best Friend ou de Let’s go surfing (ne niez pas, vous l’avez au moins entendu dans une pub) ? Personne ou presque. Car, entre-temps, Citizens ! (avec un “!” comme dans les discours de Mélenchon) a pris le créneau du groupe à mèche courte effet plaqué façon Wehrmacht et pantalon chino feu de plancher. Du groupe à tubes à la The Drums surtout, armé de ses irrésistibles Caroline, Reptile ou True Romance. Avant qu’ils ne disparaissent sous une vague de concurrence plus fraîche encore, profitons-en pour nous la donner cinq minutes. C’est même notre devoir.
Team Me
Le groupe norvégien n’est pas celui des quatre estampillés Inrocks qui arrive avec la plus grosse réputation. Et c’est bien pour cela qu’il essuiera les plâtres de la soirée. Pour autant, ce sextet sera sans doute pour beaucoup la surprise de la soirée. Leur registre : une pop euphorique, sophistiquée – mais redoutablement efficace – et chorale, qui n’est pas sans rappeler nombre de “fanfares pop” et même un Arcade Fire qui aurait abusé du sucre. Leur single Show me montrera de quel bois – norvégien – ils se chauffent. Et chauffera, qui viendra verra, une salle entière ?
Festival Les Inrocks : Spiritualized + The Maccabees + Citizens ! + Team Me. Le 9 novembre, à partir de 19h, au Transbordeur (Villeurbanne).