Après Clint Eastwood et Milos Forman, c'est Gérard Depardieu qui recevra cette année le Prix Lumière qui ponctuera la 3e édition du festival du même nom. Panorama de la programmation 2011 de l'événement qui se tiendra du 3 au 9 octobre dans une trentaine de cinémas et lieux de spectacles de l'agglomération.
C'est ce jeudi matin qu'avait lieu la conférence de presse de présentation de la 3e édition du festival Lumière pour lequel tout le monde attendait avec impatience l'information principale : à savoir le nom de l'invité d'honneur et lauréat du Prix Lumière 2011. A ce petit jeu, Thierry Frémaux, directeur de l'Institut Lumière et du festival, aura su faire durer le suspense avec les talents de Monsieur Loyal qu'on lui connaît. Présentation d'une rétrospective de l'édition 2010, discours des institutionnels, dévoilement au compte-gouttes de la programmation, des colloques et autres rencontres et au final un lapsus qui dévoilait au moins un prénom : "Gérard". Sachant qu'on voyait mal Gérard Collomb recevoir un prix pour l'ensemble de sa carrière de cinéaste et que les grands "Gérard" du cinéma ne sont pas si nombreux, tout le monde avait deviné le pot au rose. Ce que confirmait un petit film hommage à la carrière de l'intéressé.
Le "Gérard" du cinéma, pardon, le Prix Lumière 2011 sera donc attribué à un acteur "bigger than life" : Gérard Depardieu. Une révélation qui confirmait les intuitions entendues ici ou là que le Prix 2011 irait à un Français. Et quel Français ! Davantage qu'un hommage, que Depardieu est généralement enclin à refuser, Thierry Frémaux a promis une fête où coulera à flots, c'est lui qui l'a dit, un vin marocain fabriqué par Depardieu et répondant au nom de... Lumière. Pour le reste, celle-ci, la lumière donc, a également été faite sur une programmation comme à l'accoutumée aussi touffue que pointue.
Yakuzas, westerns et science-fiction
Les cinéphiles seront ainsi comblés par une une intégrale (en copies restaurées) de Jacques Becker (Casque d'or, Touchez pas au grisbi...), une rétrospective William Wellman sans doute l'un des moins connus des géants du western mais auteur de quelques chefs d'oeuvre (L'étrange incident). Comme toujours également, une sélection de copies restaurées ou neuves de grands classiques ainsi qu'une version numérisée des Enfants du Paradis de Marcel Carné. Et une colorée, du Voyage dans la Lune de Georges Méliès, présentée à Cannes, et mise en musique par le groupe pop Air.
Parmi les curiosités toujours bienvenues du festival : un hommage à la bande-annonce avec Axel Brücker, archiviste fou, possesseur de plus de 20 000 de ces trésors, un cycle sur le cinéma de yakuza, un genre à lui tout seul qui a inspiré les grands cinéastes occidentaux (à commencer par Tarantino) et un documentaire sur le mythique producteur-réalisateur (397 films) Roger Corman. Enfin, après avoir comblé les amateurs de comédie américaine l'an dernier à la Halle Tony Garnier avec sa Nuit de la comédie US, le festival Lumière opte cette année pour la science-fiction avec une nuit "de la Terre à la Lune". Au menu, la projection du Méliès précité, du Blade Runner de Ridley Scott, le film au mille versions, et surtout du fantastique et visionnaire Soleil Vert (1973) de Richard Fleischer avec Charlton Heston. Une nuit qui risque d'être longue, tout comme cette semaine marathon de cinéma dont les cinéphiles risquent de ressortir sur les genoux et les yeux rougis. Preuve que le cinéma n'est pas qu'un loisir, c'est un sacerdoce.
Festival Lumière. Du 3 au 9 octobre. www.festival-lumiere.org.
Obélix dans la capitale des Gaules.