La saison est propice, nous vous proposons cet été de vous poser avec un livre (ou une liseuse si vous ne pouvez décidément plus vous passer d’un écran) et de voyager en littérature. Pour notre dernière semaine de voyage, nous avons choisi un livre qui vous replongera, juste avant la rentrée littéraire, dans le monde des écrivains. Comme septembre est encore loin, ce monde ne sera pas réduit au petit cénacle parisien mais ouvert sur les vastes espaces qui nourrissent la littérature outre-Atlantique.
Dommages collatéraux n’est pas une de ces autobiographies universitaires savamment fouillées et prétendant à l’impartialité dans les faits relatés. Cela ne correspondrait pas du tout au tempérament de Dan Fante, écrivain fils de l’écrivain John Fante, l’immense auteur de Demande à la poussière ou des Compagnons de la grappe. En effet, Dan Fante écrit plutôt à la manière d’un Charles Bukowski. Il ne triche jamais. Et c’est avec une sensibilité et une rage toujours à fleur de peau qu’il s’exprime.
Ainsi, sont évoqués sous un jour cru son alcoolisme – qui se double à certaines époques d’une addiction à la cocaïne – et ses aventures et mésaventures sexuelles. Mais surtout ses relations familiales difficiles, notamment avec son père qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, fera tout pour décourager sa vocation.
Loin de toute complaisance envers lui-même comme envers ses proches, ou ceux qui croisent un temps sa trajectoire chaotique, il nous plonge au cœur d’une vie dure, violente et passionnante, depuis le Los Angeles de son enfance jusqu’au New York de la jeunesse puis de la maturité. Une existence échevelée dont le récit s’inscrit dans la tradition de ces grands écrivains américains qui savent transformer leurs expériences et leurs échecs en réussite littéraire. Et si le fils était en train de se hisser au niveau du père ?
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Dommages collatéraux, de Dan Fante, 13e Note Éditions, 2012.