Deux questions à Wendy Delorme

Comment je suis devenue activiste queer…
Le militantisme m’est venu la première fois que ma première petite amie est sortie avec moi dans la rue et a refusé qu’on se tienne la main en public. Elle avait peur qu’on se fasse emmerder. Je me suis dit que quelque chose ne tournait pas rond dans ce monde. Et puis il y a eu l’usure du harcèlement constant des mecs, partout, dans la rue, dans les bars. L’espace public est encore majoritairement sexiste. J’en ai eu marre. J’ai milité deux années dans des associations de lutte contre l’homophobie, le sexisme, le racisme, la transphobie. Cela m’a fait un bien fou. Maintenant je fais des spectacles, j’écris des livres. C’est ma façon de survivre à la rage que j’ai, de la transformer en quelque chose de créatif. J’essaie de faire passer mes idéaux à ma manière, avec beaucoup de paillettes, de la joie, de la nudité, et de la rage.
L’atmosphère d’une soirée queer…
L’ambiance des soirées queer le plus souvent, est excitante ! Je peux m’y exprimer de façon non censurée, que je ne vais pas me faire emmerder par des mecs “relous” qui pensent que je suis une pâtisserie géante qu’ils ont le droit de commenter et toucher sans me demander la permission. Ce sont des lieux “safe”, la plupart du temps, sauf si (on a ce problème à Paris) on organise des soirées queer dans des lieux grand public où les videurs sont homophobes, transphobes et racistes. Là, tu te retrouves à participer à une soirée organisée par des gouines, pour leurs potes gouines, trans et pédés, et tu te fais refouler à l’entrée par un videur homophobe. C’est triste, c’est rageant.

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