Rencontre avec l'artiste.
Jeunes filles autour d'une table, Blanche Neige et quelques nains en superposition. Un conte de fées ? Non, ces fillettes ne sont autres que Julie et Mélissa, les victimes de Marc Dutroux. La vérité frappe et désole, malgré les couleurs guillerettes qui adoucissent la cruauté révélée. "Dans mes peintures, il y a souvent l'évocation des contes qu'on raconte aux enfants pour leur faire peur et leur apprendre la vie. Et puis, cette Blanche Neige, qui se retrouve seule, dans une cabane avec sept nains masculins... ça crée une certaine ambiguïté", explique Nadia Benbouta.
Née d'un père algérien et d'une mère russe, l'artiste revisite l'actualité à coup de pinceaux, de crayons et de collages : "la dichotomie, dans mon travail, s'explique par mes origines diverses. Et puis, je vis en 2009, forcément je représente mon époque!". Subversif, son travail ? "J'aimerais qu'il le soit ! Répond-elle. Il y a souvent un message politique ou social dans mes toiles, que j'essaie tout de même de transcender par un véritable travail pictural. Le médium est au service du message, et le message au service de la peinture."
Le support de ses tableaux n'est jamais gratuit que ce soit de la toile de Jouy pour remettre en question une certaine pensée bourgeoise, ou au contraire de la fausse fourrure, pour l'effet "kitch et populaire". En deux mots : contraste et décalage.
Nadia Benbouta expose en ce moment à la galerie Pallade, dans le cadre d'une exposition collective, aux côtés d'Axel Pahlavi, Viviane Sermonat et Myriam Baudin. Là-bas s'est donc ouvert un dialogue sur "l'inquiétude du quotidien", à découvrir.
"Dialogue". Jusqu'au 21 février, à la galerie Pallade, 35 rue Burdeau, Lyon 1er. 09 50 45 85 75. www.galerie-art-contemporain-pallade.fr.