Dom Juan, Phèdre…, on croit connaître. Jusqu’à ce qu’un acteur se lève et les dise avec une voix et un regard d’aujourd’hui. Bonne ré-écoute.
Un Dom Juan très présent au TNP
Le premier “classique” mis en scène par Olivier Maurin, qui nous avait sidérés avec les Illusions de Viripaev. Un Dom Juan dont le rôle-titre est magistralement interprété par Arthur Fourcade, d’un sang-froid fascinant. On a beau connaître le personnage, on croit Fourcade. Son désir de liberté, de ne pas se retrouver enfermé dans un lieu, une seule (petite) histoire et son refus des discours moraux insincères, on les entend, mots et regard. Alors, la duplicité que ce regard affiche soudain nous trouble autant que le pauvre Sganarelle (Mikaël Pinelli, évidemment). La mise en scène ne concède quasiment que les épées à l’époque de Molière et ce n’est pas plus mal. Car cet homme droit dans ses bottes et sa tenue à la coupe parfaite qui manipule (dans certaine scène, au sens propre, qui l’est ici si peu) les femmes – et tous ceux qu’il trouve en travers de son plaisir, auxquels les acteurs prêtent pourtant une présence des plus convaincantes – éveille des échos très vifs, en 2019. On quitte la salle avec le souvenir de ces statues vivantes aperçues derrière un rideau de ciel et d’une ampoule qu’une allumette enflamme…
Molière / Dom Juan – Jusqu’au 7 décembre au TNP (petit théâtre)
Et Phèdre après Hippolyte
Après celle de Robert Garnier et sa langue crue du XVIe, Christian Schiaretti présente cette semaine une autre version de l’histoire de la femme de Thésée et de son beau-fils, le jeune prince Hippolyte. C’est la langue classique de Racine qui retentira cette fois dans la grande salle du TNP. Pour comparer, vous pouvez aussi tenter l’intégrale – à condition d’avoir réservé, ou d’espérer qu’il se libère quelques places au dernier moment…
Racine / Phèdre – Jusqu’au 30 novembre au TNP // Intégrale Hippolyte-Phèdre – Dimanches 24 novembre et 1er décembre à 15h30, même lieu (COMPLET)
Boire, à l’Élysée
Guy Naigeon propose une adaptation théâtrale du récit de Fabienne Swiatly consacré à l’alcool. C’est la comédienne Anne de Boissy qui relaiera les réflexions d’un livre qui examine aussi bien la gaieté de l’ébriété que la maladie alcoolique, la quête de liberté autant que la destruction physique, la joie de se réunir aussi bien que le besoin de combler un manque.
Boire – Vendredi 22 et samedi 23 novembre à 19h30 au théâtre de l’Élysée
ET TOUJOURS
-
La Vie de Galilée aux Célestins, avec Philippe Torreton (entretien à lire ici)
-
Et Le Porteur d’histoire, d’Alexis Michalik, à la Comédie-Odéon (critique ici)
ON VERRAIT BIEN AUSSI...
-
Portraits croisés de James Baldwin et Nina Simone – au théâtre de la Croix-Rousse, jusqu’à vendredi
-
Antigone, 13 novembre, avec Jean-Marc Avocat – à l’Espace 44, jusqu’à dimanche