Témoins ou familles de témoins, victimes ou encore acteurs du monde de la justice : les Lyonnais ont commémoré les 30 ans du procès Barbie dans la "salle des pas perdus" du Palais de justice. Parmi les personnalités présentes, Christiane Levrat était, elle aussi, "très touchée." Elle était première jurée lors du procès du "boucher de Lyon".
Lyon Capitale : Que ressentez-vous à l’occasion de cette cérémonie ?
Christiane Levrat : Déjà, je suis étonnée de voir tout ce monde, je ne pensais pas qu’il y aurait autant de visages familiers. D’habitude les jurés sont assez discrets. À titre personnel, je suis très touchée.
En quoi cette commémoration est-elle importante ?
Je pense que le devoir de mémoire se fait essentiellement par la parole. Je me sentirais coupable, en tant que parent, de ne pas en parler. C’est donc un moyen de montrer aux jeunes ce qu’il peut se passer si l’on dévie. Dans chacun de nous il y a un petit Barbie, à nous ensuite de faire en sorte qu’il ne grandisse pas, voire de le supprimer. Mais il ne faut jamais baisser les bras face au mal.
Cette expérience est-elle encore présente dans votre esprit ?
C’est encore très frais, oui. C’est une parenthèse ouverte qui ne se refermera jamais. Cela a changé ma vie. J’ai eu beaucoup de chance de participer à ce procès.