Le chanteur israélien sera armé de sa seule guitare, ce lundi, à l’Auditorium de Lyon.
D’ordinaire, quand un artiste pop se présente aux portes de l’auditorium Maurice-Ravel, c’est pour se lover dans les bras de l’orchestre philharmonique de Lyon. Lui abandonner une partie de son œuvre ou en tout cas de ses arrangements. S’accommoder une messe inoubliable où pleuvraient des cordes, pleureraient des cuivres et se dresseraient les poils sur les bras d’auditeurs de toute façon conquis d’avance. Alors, certes, la singularité (humaine, artistique, vocale) d’Asaf Avidan n’est plus à démontrer, mais il faut bien avouer qu’investir un tel lieu dans le dénuement le plus complet n’est pas un mince pari. Car c’est en solo que le chanteur israélien se présentera, comme on pénètre un labyrinthe, armé de sa seule guitare et bien sûr de sa voix insensée, capable de guider quiconque dans le noir le plus absolu.
Après tant de récompenses, de reconnaissances, de tournées, il lui fallait tomber le lourd manteau du succès pour affronter en corps à corps ses chansons à fleur de peau – la sienne, si souvent mise à mal par la vie. Ce labyrinthe, c’est donc moins ce lieu monstrueux où il va s’aventurer en concert que celui de son inspiration et de son intériorité de chanteur, de sa vérité première, pour ne pas dire primale. Celle-là même qu’on peut avoir tendance à oublier quand la lumière de la renommée vous aveugle. Dans ce cas, il peut être salvateur de se plonger un temps dans le noir pour ensuite réapprendre à voir.