Deux étages, deux univers aux lignes fortes : Fernando Costa et Pablo Morganti exposent jusqu’au 13 juillet à la galerie Estades, dans le 1er arrondissement. Une sortie pour le week-end sélectionnée par Lyon Capitale.
L’exposition Costa & Morganti réunit depuis le 2 juin deux artistes aux trajectoires très différentes. Le premier est un peintre-sculpteur coté : ses œuvres sont présentées depuis dix ans dans de nombreuses galeries, de New York à Londres en passant par Madrid.
Pablo Morganti, en revanche, inaugure ici sa première exposition. La présence de ses travaux à la galerie tient quasiment du hasard : une rencontre au fond d’un atelier, un coup de cœur, et Michel Estades, le propriétaire, décide de l'exposer sur-le-champ.
Fernando Costa : entre peinture et sculpture, un univers émaillé de couleurs
Enfant, Fernando Costa récupérait déjà des jouets dans les décharges. Des dizaines d’années plus tard, les matériaux de récupération constituent toujours son seul support de travail. On peut par exemple croiser au détour d’un tableau un morceau de panneau datant de 1925 et criblé d’éclats de balles, ou encore une tête de roquette abandonnée.
Traces de rouille et autres ravages causés par le temps sont domptés et intégrés dans la composition des tableaux.
Toujours très colorées, les œuvres de Costa fourmillent de petits détails et d’inscriptions à déchiffrer. L’ensemble forme un véritable kaléidoscope métallique qui impressionne par la rigueur de sa composition : rien n’y est laissé au hasard.
Simples éclats de tôle destinés à prendre le chemin de la décharge, les panneaux émaillés se voient ressusciter par la flamme du sculpteur. En les découpant et en les réarrangeant à l’aide de son fer à souder, il insuffle une vie nouvelle à ces objets auparavant tristement cantonnés à leur rôle utilitaire.
Par son travail, Fernando Costa crée une réalité nouvelle, et partage une lecture personnelle des choses qui l’entourent : c’est la réunification de l’utile et du beau, de l’esthétique et du pratique.
Pablo Morganti : un street art explosif, en grand format
Né en 1980 à Toulon, Pablo Morganti abandonne vite le confort de sa ville natale pour prendre le large, en quête d'inspiration. Artiste nomade entièrement dévoué à la peinture, il reprend à son compte la technique du dripping, inaugurée par Jackson Pollock. Il peint exclusivement en grand format, comme pour répondre à un besoin viscéral d’espace et de liberté.
Viscérale, sa peinture l’est assurément. Les couleurs, projetées furieusement contre la toile, transpirent la passion. On perçoit derrière le moindre éclat de peinture, chez Morganti, une gestuelle quasiment lyrique, une soif inextinguible et destructrice. Bombe acrylique, collages déchirés, coups de pinceau rageurs : les procédés sont variés, l’approche toujours très dynamique.
Certaines toiles ont même visiblement été lacérées, puis recousues. Ces stigmates témoignent de l’énergie bouillonnante qui anime l’artiste, énergie qui déborde parfois lors d’accès de colère fulgurants.
Jusqu’au 13 juillet, à la galerie Estades, 61 quai Saint-Vincent, Lyon 1er.
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La galerie accueille également, à titre permanent, de nombreux sculpteurs animaliers tels que Boudon, Gambino, Pam ou encore Colcombet. On peut y découvrir en exclusivité les travaux colorés de Christophe Jéhan.