De retour à Lyon, le chorégraphe Mourad Merzouki implante sa compagnie à Saint-Priest où il œuvre à la création d’un pôle chorégraphique tourné vers la danse et les arts urbains !
Après avoir quitté le CCN de Créteil et échoué à concrétiser son désir de diriger la Maison de la danse, Mourad Merzouki a fait son retour en terres lyonnaises en janvier dernier, basant sa troupe au centre chorégraphique Pôle Pik à Bron où il développe depuis 2009 une politique culturelle de proximité.
Entre tournées internationales, projets pour les Jeux olympiques de Paris 2024 et le musée d’Orsay, les festivals Karavel (en métropole lyonnaise) et Kalypso (en Île-de-France) auxquels il vient d’ajouter le festival des Trans’urbaines de Clermont-Ferrand, tout en préparant un spectacle franco-arménien et un autre pour les Nuits de Fourvière 2024, le chorégraphe n’arrête pas, d’autant qu’il œuvre en parallèle à la création d’une cité d’art au sein de la ferme Berliet à Saint-Priest.
Lyon Capitale : Votre projet est de transformer la ferme Berliet en cité d’art, quel est ce lieu et quelle sera son architecture ?
Mourad Merzouki : La ferme Berliet était une vraie ferme avec des animaux créée dans la cité ouvrière de Saint-Priest où la famille Berliet avait ses usines, mais, peu exploitée, elle fut abandonnée.
Depuis plusieurs années, la cité bénéficie d’aménagements qui la relient au cœur de ville avec un nouveau cadre de vie. Je suis né à Lyon mais j’ai vécu à Saint-Priest et après avoir quitté le CCN de Créteil, je cherchais un lieu pour m’y implanter.
La mairie m’a proposé la ferme avec 3 000 m2 pour un franc symbolique, il s’agit d’un bail emphytéotique de quatre-vingt-dix ans, j’en fais ce que je veux mais la rénovation est à ma charge.
Notre souhait est d’avoir un studio pour répéter, un grand plateau pour créer avec les vraies conditions du spectacle, des bureaux et un lieu d’hébergement pouvant accueillir douze artistes, également un espace d’entraînement ouvert à tous.
“C’est le b.a-ba de la culture hip-hop, transformer une énergie négative en énergie positive”
Quels sont les objectifs de ce lieu ?
Avant tout me permettre de disposer d’un outil pour créer mes pièces comme à Créteil sur un territoire que je connais bien, en partageant avec le public un projet artistique qui l’implique et lui fait vivre plein d’émotions.
L’idée est de continuer à développer la dynamique créée à Bron avec Pôle Pik, avec le festival Karavel qui révèle des artistes talentueux mais peu programmés, cela dans une collaboration avec les théâtres de l’Est lyonnais et de la région. Le public assistera à des sorties de résidences, participera à des ateliers ou des restitutions comme je l’ai fait récemment en transmettant mon spectacle Zéphyr à deux cents amateurs qui l’ont dansé sur scène.
C’est une organisation que je mène avec mes équipes depuis de nombreuses années et le constat est que le public n’a pas déserté car tous nos rendez-vous sont pleins. Il ne s’agit pas de faire une MJC, ni un lieu pour Mourad Merzouki, mais un lieu de création porté par l’exigence et l’ambition.
Je souhaite accueillir des artistes du monde entier, le partager avec ceux qui n’ont pas d’endroit pour travailler et qu’il favorise le talent des quartiers populaires.
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