« Étendue », de Sylvie Colon – Pigments sur papier 100x60cm

Expo : Invitation au rêve chez Tabula Rasa

Bureau d’architectes passionnés d’art contemporain, Tabula Rasa est également un nouveau lieu d’exposition qui reçoit deux artistes lyonnais à ne pas rater.

L’univers fantasmé de Lionel Stocard

Peintures, installations sonores, sculptures et objets insolites constituent les œuvres de Lionel Stocard dont beaucoup imposent un univers fantasmagorique, empreint de surréalisme.

Lionel Stocard, Tomböcklin, 2022

Il expose trois axes de son travail qui révèlent l’étendue de son talent, nous plongeant en premier lieu dans une série de peintures fascinante qu’il développe autour d’un thème récurrent : le monde aquatique et l’architecture, avec souvent la présence de bassins. Rien de figuratif, tout est dans la construction de paysages dont il rêve qu’ils deviennent réels et qui lui permettent d’exprimer ses peurs profondes, ses interrogations existentielles et spirituelles.

À moitié envahis par l’eau pour refaire surface comme après une noyade, ses paysages sont mystérieux et perdus au milieu de nulle part. Les couleurs – vert, bleu, gris et noir – projettent des cascades et des tunnels remplis d’eau avec au bout l’incertitude d’une ouverture, des tourbillons qui semblent aspirer le vivant.

D’autres paysages émergent de ce brouillard où l’horizon de la mer se confond avec le ciel, constituant un interstice humide que le corps de l’homme ne peut traverser.

Devant ces toiles, la sensation est vertigineuse qui renvoie à nos propres fantasmes ! Plus loin, la série La Mare apporte du frais, du végétal, des couleurs vives et gaies… Comme un pied de nez à notre société hyper communicante et pour interroger la fonction de l’objet, il conçoit, telles des sculptures, d’incroyables téléphones importables qui fonctionnent – l’un d’entre eux est conçu avec le capot arrière d’une Fiat 500 retapé (on peut parler en étant debout devant). Encombrant, pas pratique, il reste magique.

En fin de parcours, on découvre l’œuvre Time sphère – mobile mécanique en aluminium, un cercle décomposé qui se déploie dans l’espace avec en son centre une boule immobile. Le mouvement est lent et hypnotique, propice à la méditation ou au repos et c’est magnifique !

Les émotions fugitives de Sylvie Colon

À ses côtés, le travail tout en douceur de Sylvie Colon qui propose une série de pigments sur papier, dont le mélange vert/bleu aboutit à un bleu de prune avec lequel elle compose pour créer des paysages calmes et en suspension aux formes abstraites.

Sylvie Colon, Calme, 60x100, pigments sur papier

Proche de la nature, elle nous en fait partager sa vision sensorielle et poétique avec des monotypes sur plexi, évoquant des jardins et des forêts réalisés à l’encre de Chine ou avec des pigments retravaillés.

Sa série Nuage est d’une grande délicatesse qui intègre la couleur avec des dominantes ocre et son œuvre finale peinte sur trois panneaux en papier Wenzhou impressionne par la représentation d’arbres calligraphiés dont les taches de couleur contrastées et lumineuses nous entraînent dans une nature rêvée, proche du réel.

Exposition Lionel Stocard et Sylvie Colon – Jusqu’au 20 février, Tabula Rasa, 6, rue Émile-Zola, Lyon 2e. Entrée gratuite, sur rendez-vous : 04 78 60 36 97

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