Pierre de Maria a traversé le xxe siècle. Ayant rencontré ou fréquenté Apollinaire, Jacques Prévert, Marcel Duchamp, Benjamin Péret, découvert par la galeriste Iris Clert, reconnu sur la fin, il se surnommait lui-même avec humour le “surnuméraire de la peinture”. Aux marges du surréalisme, il pratiqua le dessin, les encres et les collages. Sa peinture est savante dans ses savoir-faire à la Van Eyck et ses références. Les peintures “morphologiques” des années 1950 sont symboliques (l’œil) et érotisées. Homme et peintre d’ordre, son imaginaire l’emporte pourtant vers des univers tels que celui de Cthulhu chez Lovecraft. Marqué par les guerres, fasciné par la modernité de l’époque, les machines, la mécanique, il invente sa science-fiction dans une palette assez sombre comme dans ses titres et approches à la Boris Vian. L’œuvre de ce “figuratif de l’imaginaire” marque au-delà de son temps.
La visite sera ponctuée par la lecture de plusieurs textes de Pierre De Maria, Jacques Prévert et Henri-Pierre Roché, avec la comédienne Ilène Grange.
Pierre de Maria – Figuratif de l’imaginaire. Jusqu’au 17 juin, à la galerie Michel Descours, Lyon 2e.