L’exposition du musée d’Art contemporain sur les années underground du collectif Frigo (1978-1990) ferme dimanche. Il vous reste deux jours pour échapper à la canicule en vous réfugiant dans les années 80.
L’exposition que l’on peut voir jusqu’à dimanche au musée d’Art contemporain de Lyon retrace l’histoire d’une explosion culturelle dans une province profonde. Au début des années 1970, Lyon était une ville endormie et loin en apparence des grands mouvements artistiques tous azimuts. Puis, en 1976, la ville crée l’Espace lyonnais d’art contemporain (Elac) à Perrache. En 1978, c’est le Nouveau Musée à Villeurbanne. Un premier “Octobre des arts” annonce la future Biennale en 1984 et une préfiguration de musée d’art contemporain s’installe dans une aile du musée des Beaux-Arts. À l’époque, Lyon c’est plutôt le tablier de sapeur, la peinture de l’“école lyonnaise”, la chanson de variétés, les ballets en tutu et l’opéra wagnérien.
Labo, intense, effervescence
Frigo, c’est un laboratoire de formes les plus diverses à l’origine d’un réseau international et d’incroyables (et parfois canularesques) performances, comme la fermeture provoquée du musée d’Art moderne de Paris. Patti Smith, Téléphone, Au Bonheur des Dames, Frank Zappa, Stevie Wonder, David Bowie passent par Lyon. Orlan, Régine Chopinot, André Ligeon-Ligeonnet, Dieter Appelt, Michael Nyman, Rachid Taha, Irina Ionesco, Dominique Bagouet, Jean-Paul Delore s’inscrivent dans cette constellation. Michel Cressole, Jean-François Werner, Daniel Licht, Marie-Christine Vernay participent à la création de l’éphémère Libé(ration) Lyon. “En ville”, galeries et artistes naissent et disparaissent comme des champignons hallucinogènes.
L’exposition retrace sans nostalgie cette intense tranche de vie en guise d’aventure effervescente grâce à des documents d’époque et à une incroyable banque de données et d’archives numérisées par l’Ina : photos, vidéos, écrits, documents… jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989 et la fameuse exposition des “Magiciens de la terre”.
Frigo / Génération 78-90 – Jusqu’au 9 juillet, au musée d’Art contemporain de Lyon.
Derniers jours à L.A.
Fermera en même temps que Frigo l’exposition “Los Angeles – Une fiction” qui enchevêtre littérature (84 écrivains), peinture et photo (34 artistes) pour montrer une scène artistique repérée à Los Angeles par une sélection de curators [le MAC avait ainsi précédemment accueilli la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Asie du Sud-Est]. Avec notamment des œuvres de Lary Bell, John Baldessari, David Hockney, Nancy Lupo et Henry Taylor.