Palme d’or à Cannes en 2010 avec son film Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures, Apichatpong Weerasethakul est un cinéaste qui travaille également sur des courts métrages, des projets vidéo et des installations présentés dans les collections et expositions d’art contemporain du monde entier.
Avec Periphery of the Night, il investit tous les espaces de l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne offrant aux visiteurs une expérience à la fois psychique et physique autour d’une vingtaine d’œuvres et vingt-huit dispositifs de projections combinant différentes techniques en matière d’image (rétro-projection, projections suspendues, hologrammes), de son (dispositif 5.1) et de lumière (murs peints en gris et rouge, jeux de reflets, effets de miroir, etc.).
À cette occasion, le public découvrira une œuvre conçue spécialement pour l’IAC évoquant les mouvements de mobilisation de la jeunesse contre le régime autoritaire thaïlandais qui a consenti à la Chine la construction de barrages sur le Mékong, asséchant le fleuve et privant les populations de nourriture, d’eau potable et de transports.
Créant des univers hypnotiques, l’artiste entrelace les sons et les images de lieux et d’événements qu’il évoque de manière récurrente dans toute son œuvre : la province de l’Isan et les hôpitaux ruraux où il a grandi, une jungle épaisse, des caves obscures, les exactions communistes du passé.
Il propose ainsi un parcours où les visiteurs se trouvent enveloppés, comme flottant au cœur de projections filmiques et de créations lumineuses. En prise avec une perception du monde à la fois réelle et surnaturelle, chacun d’entre eux devient lui-même un personnage des scénarios déroulés.
Periphery of the Night – Apichatpong Weerasethakul – Jusqu’au 28 novembre - Institut d’art contemporain de Villeurbanne - www.i-ac.eu