Depuis le 29 juin et jusqu’au 2 septembre 2018, l’exposition "Re-cyclages" s’invite à Lyon, place Antonin Poncet. L’occasion de voir différemment les objets que nous jetons.
Vous les avez peut-être aperçues lors de vos promenades sur la Presqu’île. Les grilles longeant la place Antonin Poncet sont décorées depuis le 29 juin par les panneaux de l’exposition "Re-cyclages". Colorés et abstraits de loin, on découvre en se rapprochant une série de photos aux sujets peu communs : un fût bleu rempli de piles côtoie un amas de lampes usagées et des rangées de bidons en plastique. Les photos sont accompagnées d’explications sur la manière dont les déchets sont revalorisés et sur les bons gestes de tri. Qui savait que nos anciennes piles peuvent être transformées en gouttières ? La démarche se veut donc pédagogique, avec pour mot d’ordre : donner du sens.
A l’origine de l’initiative, dix éco-organismes à but non lucratif qui souhaitent promouvoir leur filière de recyclage. Ces derniers se sont rassemblés autour d’un même constat : un manque d’information sur les possibilités de recyclage de certains produits, comme les textiles ou les déchets chimiques. Ils ont fait appel au photographe Alain Fouray, dont le travail questionne le rapport entre signe et matière. En participant à ce projet, l’artiste souhaite donner une autre vision des déchets : « Ce sont des objets qui ont une histoire et qui nous ont appartenu, ils vont connaître une seconde vie », explique-t-il. Le photographe s’immisce dans les coulisses du traitement des déchets, avec des images auxquelles le public n’a traditionnellement pas accès, dans le but de montrer la richesse physique et le potentiel de récupération de ce que nous jetons. « Je souhaite interpeller par l’image », ajoute le photographe.
Et l’initiative interpelle, car le public est demandeur. Interrogés sur la question, les badauds de la place Antonin Poncet saluent l’initiative. « On n’informe jamais assez », approuve Dagmar, venue discuter sur la place avec ses amies. Selon Stéphane, ce genre d’initiatives peut inciter à mieux recycler par son caractère didactique, « il y a de bonnes explications », affirme-t-il. Pour Maxime, qui étudie les thématiques environnementales, « c’est bien de donner des conseils car, sur le principe du recyclage, les gens sont plutôt d’accord, après il faut rendre cette pratique accessible, inciter les gens à recycler. »
Après un passage au musée de l’Orangerie et au Sénat à Paris, l’exposition a entamé un tour de France avec des arrêts à Nice, Bordeaux et Nantes. Lyon était une étape importante après Paris pour la visibilité de l’exposition.
Le passage de "Re-cyclages" est aussi l’occasion pour la métropole de mettre en avant son engagement en faveur du zéro-déchet. En 2015, elle s’est engagée à promouvoir l’économie circulaire dans le cadre de l’opération nationale « zéro-déchet, zéro-gaspillage ». Sur ce thème, la France est plutôt bonne élève, avec 41,7% de déchets ménagers recyclés en 2016 alors que la moyenne européenne est à 45%.