Agrégé d’arts plastiques, Éric Manigaud est un artiste stéphanois dont les œuvres font partie de collections publiques et privées telles que le Frac Auvergne, le Musée national de l’histoire de l’immigration à Paris, la collection Saatchi au Royaume-Uni, The SOR Rusche Collection à Oelde/Berlin.
Cette première grande exposition, La mélancolie des vaincus, rassemble soixante dessins réalisés à partir de photographies d’archives, son travail se développant sur la mémoire collective autour de sujets évoquant des épisodes historiques du XXe siècle : images de la Grande Guerre, portraits au cœur d’une unité psychiatrique ou de blessés d’Hiroshima, scènes de crime de la police judiciaire ou manifestations algériennes d’octobre 1961 à Paris.
On découvre les archives originales dont il se sert pour ses dessins comme des plaques photographiques, des planches médicales et des magazines, puis des images d’anonymes, de gueules cassées, des regards prisonniers de la folie, des femmes japonaises au dos brûlé...
Éric Manigaud reproduit les documents photographiques aux formats agrandis pour confronter le visiteur à une réalité souvent difficile à regarder. La technique qu’il utilise est celle de dessins aux crayons gras avec de la poudre graphite, effectuant des micro-hachures centimètre carré par centimètre carré grâce à la projection de l’image agrandie sur le papier. Cette pratique “neutralise” la charge de l’image et offre un regard distancié sur les traumas du passé. Sans cesse sur le fil de la vie et la mort, ses images retracent une humanité blessée dans sa chair et qu’il ne veut pas oublier.
La mélancolie des vaincus – Éric Manigaud – Jusqu’au 15 août – MAMC+ à Saint-Priest-en-Jarez – www.mamc.saint-etienne.fr
Manque quelques photos, du génocide arménien, des goulags bolcheviques, des camps nazis, des centre de torture khmers, des massacres interethniques rwandais, des tueries islamistes au Moyen Orient, au Sahel..etc!