Disponibles depuis bientôt dix ans, les livres électroniques peinent à trouver leur place. Pourtant, malgré la réticence du consommateur, le Kindle du géant Amazon a réussi à percer le marché américain en moins de deux ans. Après une longue période d’attente, l’appareil est enfin commercialisé en France au prix de 230 euros (frais de port et de douane compris.). Dès lors, faut-il acheter un Kindle ?
Le confort avant tout
Grâce à la technique de l’encre électronique, le Kindle dispose d’un confort de lecture proche d’un livre de poche. Néanmoins, son écran de 15 centimètres de diagonale n’affiche que seize niveaux de gris et ne dispose pas d’un système d’éclairage pour être utilisé dans le noir. Ainsi ces sacrifices lui permettent de disposer d’une autonomie de quatre jours. Malgré un poids de 290 grammes et une épaisseur de 9 mm, le Kindle peut accueillir plus de 1500 livres. Enfin il est équipé d’une puce 3G pour télécharger les ouvrages de manière autonome.
Un américain en France
Malgré des caractéristiques intéressantes, le Kindle reste un produit destiné aux marchés anglo-saxons. Amazon n’a pas jugé bon de l’adapter à la France. Ainsi, l’appareil est envoyé des États-Unis avec un adaptateur secteur aux normes américaines. Heureusement, il est possible de le recharger sur un port USB. Par ailleurs, les ouvrages proposés à l’achat par Amazon sont majoritairement en anglais et les livres en français restent rares. En outre les prix des livres sont en dollars et varient selon les taux de change. Comptez entre 10 euros pour une nouveauté, et 3 euros pour un livre plus ancien. Il est possible de s’abonner aux éditions électroniques du Monde ou des Echos pour respectivement 28 et 20 euros par mois. Cependant, le petit écran et l’absence de couleur rendent la lecture des journaux fastidieuse.
Verdict
Bien qu’existant depuis plusieurs années, les lecteurs de livres électroniques doivent encore faire du chemin pour convaincre. Amazon doit encore faire des efforts pour imposer son système. Les livres téléchargés sont protégés par des sécurités contraignantes qui empêchent le prêt. En outre, le marchand peut effacer à distance n’importe quel ouvrage présent sur le lecteur. Cet été, Amazon n’a pas hésité à utiliser cette fonction pour supprimer 1984 et La ferme des animaux de Georges Orwell.
Mais le Kindle est un produit jeune qui sera sans doute un jour amélioré et surtout adapté au marché français. L’année 2010 marquera probablement un tournant pour la technologie avec l’apparition d’appareils en couleur avec des écrans de plus grande taille. Il se murmure déjà qu’Apple préparerait une tablette tactile révolutionnaire. Par ailleurs des constructeurs comme Sony plaident pour des livres enregistrés dans des formats “ouverts” que l’on peut prêter. En attendant, ce Noël 2010 ne sera pas encore celui du livre électronique, les librairies ont encore un an de sursis.
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