Pour sa 16e édition, le festival Chaos Danse programme de jeunes artistes prometteurs. Avec en prime un cadeau de Maguy Marin, qui transmet au CNSMD de Lyon son chef-d’œuvre May B.
C’est la première fois que May B est transmise à une compagnie autre que celle de Maguy Marin. Les danseurs du Conservatoire national de musique et de danse de Lyon ont la lourde tâche de reprendre cette pièce, inspirée de l’œuvre de Samuel Beckett, jouée plus de 700 fois dans le monde entier. On va découvrir avec curiosité ce qui sera peut-être une nouvelle performance du talentueux ballet.
Mines
Fidèle à son travail alliant danse et vidéo, la compagnie Au-delà du Bleu ajoute à son arc la photographie argentique pour une aventure et un parcours sensoriel partant des mines d’argent d’Ardèche pour nous emmener jusqu’à celle de charbon de Saint-Étienne – le titre est prometteur : L’Ivresse d’une approche. Au cours d’une soirée carte blanche donnée aux élèves du département hip-hop de l’École nationale de musique de Villeurbanne, la compagnie Voltaïk se joue dans Funambul’ des contraintes de la gravité, sur fond de hip-hop, de slam et de violon.
Déconstruction
Chaos Danse aime le métissage et réserve au public une soirée unique : l’événement Malacca, qui réunit sur une même scène des compagnies de danse ayant accepté de partager leur répertoire pour une création tout aussi risquée qu’éphémère. Présent pour la première fois à Lyon, le chorégraphe Adel El Shafey est, entre autres, un ancien interprète de Käfig qui a créé sa compagnie en 2015. Il nous fera partager deux solos : le premier, A gulf between us, évoque des pays en guerre et comment résistent les habitants pris au piège de la violence et des bombes. Le second, Logos, est la pièce fondatrice de sa recherche artistique, qui puise dans ces moments d’attentats ayant marqué la France et tente de déconstruire au travers d’une danse faite de chutes et de déséquilibres le discours fondamentaliste. Lors de cette soirée, le public retrouvera la chorégraphe Cécile Laloy avec Duo, écrit à partir de la musique de la Passion selon saint Matthieu de Bach. Cette pièce s’inscrit dans son travail sur la relation amoureuse, qu’elle décrypte dans une mise en mouvement quasi animale.