Festival d’Ambronay : l’adieu à Brunet

34e édition en forme d’adieu au directeur historique, du festival et du centre culturel de rencontre d’Ambronay ; en grande forme, si l’on considère sa programmation, toujours aussi classieuse et de plus en plus diversifiée. Premier concert ce vendredi.

Ça y est, c’est la der’ d’Alain Brunet. Après trente-quatre ans de bons et loyaux services, le cofondateur et directeur historique du CCR d’Ambronay prend une retraite bien méritée. Le 1er novembre prochain, il transférera ses fonctions à Daniel Bizeray, récemment nommé au poste. Il conviendra de tirer un chapeau bas à celui qui développa et personnalisa au fil des années un festival parti de rien sinon la passion et devenu une référence... sans oublier le centre culturel de rencontre qui anime l’année durant l’abbaye magnifiquement rénovée.

Une abbaye flambant neuve aujourd’hui intimement liée au festival et au CCR, à tel point qu’on pourrait presque se poser la question de qui, de la poule ou de l’œuf, a permis à l’autre de se développer.

Mais n’oublions pas une programmation, une fois n’est pas coutume, richissime et toujours plus variée, placée cette année sous le signe de “La machine à rêves”. Une machine à rêves qui, depuis plus de trente ans, a vu ceux de Brunet et son équipe s’exhausser, des rêves baroques, colorés, gothiques, Renaissance mais aussi tournés vers la contemporanéité, car c’est bien pour des gens d’aujourd’hui que le projet a toujours été pensé.

Du rêve...

... à la mythologie, il n’y a qu’un pas, et l’Académie baroque européenne d’Ambronay (instance de formation et de professionnalisation de jeunes musiciens, qui fête au passage ses 20 ans), nous plongera dans le mythe d’Orphée, transcendé par la plume de Monteverdi, avec cet Orfeo sous la direction de Leonardo García Alarcón.

Des orchestres de rêve, des interprètes de rêve : le festival a aujourd’hui les moyens de les faire parler, ou plutôt chanter, accompagner, ornementer... Au diable l’avarice, les plus grands seront au rendez-vous. Jordi Savall donnera un récital en solo à la viole de gambe consacré aux œuvres de Marais ou de Sainte-Colombe et dirigera le Concert des Nations dans un programme orchestral aux petits oignons. Les Arts Florissants de William Christie nous offriront quant à eux un programme Haendel en compagnie de la soprano Emmanuelle de Negri. Les Talens Lyriques de Christophe Rousset nous raviront du pathétique (dans le bon sens du terme) Stabat Mater de Pergolèse, Paul McCreesh et ses Gabrieli Players nous donneront l’Acis et Galatée de Haendel, tandis que le contre-ténor Philippe Jaroussky ne résistera pas à ressusciter Farinelli le temps d’un récital.

Aux côtés de ces dinosaures, l’excellent ensemble Zefiro, dirigé par le hautboïste Alfredo Bernardini, tirera certainement son épingle du jeu le temps de quelques cantates de Bach en compagnie du non moins excellent contre-ténor Carlos Mena. Quelques transfuges de l’ensemble Il Giardino Armonico – Enrico Onofri, violoniste solo, en tête – nous feront goûter aux sonates pour violon les plus effrénées du XVIIIe siècle italien.

Le quatuor Terpsycordes, La Cappella Mediterranea, Musica Nova, Céladon : autant de jeunes ensembles qui donneront chacun leur vision des musiques anciennes ou moins anciennes. C’est que l’éventail est large (et s’élargit d’année en année) : Les Esprits Animaux, auteurs d’un concert atypique l’an dernier au Transbordeur, seront de retour, idem pour le producteur électro Arandel... Du tango, de la mélodie française, de la musique grecque (avec Angélique Ionatos), orientale, gitane, des musiques improvisées avec le collectif jazz Arfi : Ambronay semble partir du principe que, si tous les goûts sont dans la nature, tous doivent également être présents à Ambronay.

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Festival d’Ambronay. Du 13 septembre au 6 octobre, dans divers lieux notamment à Ambronay. Dates et horaires des concerts sur le site Internet du festival.

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