Retour de vacances en douceur avec, comme chaque année, le festival d’Ambronay et sa nouvelle édition placée sous le signe de la voix.
45e édition déjà pour le festival d’Ambronay, voilà qui ne nous rajeunit pas ? Eh bien si ! Car jusque dans le matériel de communication (programme, affiches…), on sent la volonté, de la part de l’équipe du festival, de donner un coup de jeune au célèbre rendez-vous avec la musique baroque.
Les grands noms d’hier vieillissant, Ambronay s’engage depuis plusieurs années dans la transition par son soutien aux jeunes ensembles, notamment grâce à de nouveaux projets comme Sustainable-EEEMERGING (échelle européenne) ou Ambronay Jeunes Talents (France).
Ce sont au total neuf concerts qui, cette année, émanent de ces dispositifs, sans compter la part belle offerte aux formations confirmées – mais toujours jeunes – au sein de la programmation.
On retrouve ainsi pêle-mêle l’ensemble Près de votre oreille de Robin Pharo pour un hommage aux Lute Songs de John Dowland et consorts dans des arrangements audacieux pour quatre voix et quatre instruments ou l’ensemble Jupiter emmené par Thomas Dunford pour un florilège d’airs de Dowland (encore) et Henry Purcell.
Seront présents également Le Consort, dirigé par Théotime Langlois de Swarte, dans des concertos et airs d’opéras de Vivaldi et quelques-uns de ses contemporains ou encore l’ensemble La Néréide pour des madrigaux de Marenzio, Luzzaschi ou Francesca Caccini…
Têtes d’affiche
Mais pas d’inquiétude ! Des superstars, il en reste… Et à Ambronay, le passage de témoin se fait en direct, le temps d’un week-end qui voit coexister l’ancien et le nouveau.
Les Arts florissants seront donc de la partie dans un programme de cantates de J.-S. Bach et quelques-uns de ses contemporains (Telemann, Kuhnau, Graupner…) dirigées par Paul Agnew.
La Cappella Mediterranea de Leonardo García Alarcón sera également de la partie avec un programme original et patchwork qui mettra en miroir des œuvres de Bach et Haendel présentant de curieuses similitudes.
Bach encore au programme, avec le contre-ténor Paul Figuier sous la baguette de Christophe Rousset et ses Talens Lyriques, L’Arpeggiata, associée comme souvent à Philippe Jaroussky, dans des airs français, anglais et italiens du XVIIe siècle empruntant la forme de passacailles ou de folias. Sans oublier Les Cris de Paris de Geoffroy Jourdain qui distilleront les madrigaux italiens avant-gardistes de Gesualdo, Marenzio, d’India ou Luzzaschi.
Et plus si affinités
Impossible de détailler ici de manière exhaustive une programmation gargantuesque au détour de laquelle on pourra croiser un Stabat Mater de Pergolese sous la houlette d’{oh!} Orkiestra emmené par Martyna Pastuszka avec le sopraniste garçon Bruno de Sá ou encore un oratorio étrange de Benedetto Marcello dans lequel les protagonistes incarnent les saisons (Les Pleurs et les rires des quatre saisons).
Du crossover en veux-tu en voilà en compagnie de TRAM des Balkans ou de la chanteuse et flûtiste Diana Baroni rendant un hommage à la femme latino-américaine ; du jeune public avec l’ensemble La Rêveuse qui mobilisera marionnettes et ombres chinoises, du théâtre d’objets musicaux, un ciné-concert Chaplin accompagné de polyphonies vocales a cappella, des ateliers et causeries, sans oublier les visites à la carte de l’abbaye qui préfigurent de mémorables sorties en famille.
Ambronay c’est tout ça à la fois, dans un cadre des plus accueillants.
Festival d’Ambronay –Du 13 septembre au 6 octobre au centre culturel de rencontre d’Ambronay – https://festival.ambronay.org